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Critique de marina53


Elle croyait pouvoir fuir son destin au Maroc. Malheureusement, un film racontant son histoire la ramènera quelques années en arrière...
Pauline Dubuisson a tué son ex-amant, Félix. Elle a été jugée pour cela, elle a payé sa dette. Elle espérait pouvoir vivre dans la paix. Jusqu'au jour au Clouzot a porté son histoire sur grand écran. Ce film, ainsi que son crime et sa famille, la décidera à quitter la France. Elle part s'installer à Essaouira, dans cette maison aux murs blancs et aux volets bleus, et se fait appeler Andrée. Elle y vit des jours ordinaires mais si appréciables dorénavant. C'était sans compter sur Jean, un bel ingénieur dont elle est tombée amoureuse. Ce dernier a vu le film de Clouzot, avec Brigitte Bardot jouant Pauline Dubuisson, et l'a aimé. Comment rester avec lui sans lui avouer qu'elle est Pauline Dubuisson? Comment accepter sa demande en mariage sans lui raconter son histoire? Elle se doit de se livrer...

S'inspirant de cette femme qu'il incarne magistralement, Jean-Luc Seigle nous livre un roman poignant dans lequel le personnage principal, malgré ce qu'elle aura pu faire, ne peut attirer que de l'empathie. Pauline Dubuisson a tué, certes. Mais, comme elle le clamera lors de son procès, son geste n'était pas prémédité. Bien au contraire, c'était elle qu'elle voulait tuer. Elle a été jugée, maltraitée, huée et trainée dans la boue. Elle a été condamnée à la perpétuité mais sortira finalement de prison après 6 années passées derrière les barreaux. L'on voulait sa tête. Au final, ses bourreaux auront eu ce qu'ils voulaient puisqu'elle réussira à se donner la mort au Maroc, pays dans lequel elle s'est réfugiée. Partant de ce sordide fait divers des années 50, Jean-Luc Seigle nous dresse le portrait d'une femme courageuse et passionnée, qui plus est brillante étudiante en médecine, mais quelque peu manipulée par les hommes. Il nous dévoile, dans un réalisme effroyable, son enfance à Dunkerque, la relation avec son père et celle avec ce médecin allemand, la tonte sur la place publique, les viols le jour de la libération alors qu'elle n'avait que 17 ans et les traumatismes à jamais gravés. Ce roman d'une grande justesse, empreint de sensibilité, nous montre à quel point les hommes ne semblent pas pardonner si facilement.

Je vous écris dans le noir et je m'expose...
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