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Citations sur L'Anneau de la Reine: Moi, Léonard, coiffeur de Marie-A.. (43)

— J’ai souvent coiffé les deux Mesdames Tantes, et je sais ce qui se dit et trame dans leur intérieur, du moins je l’ai deviné. En peignant ici ou là, comme moi, tu aurais fini par apprendre ou comprendre ce que je viens de t’exposer. Mais cela aurait pris du temps. À présent, tu sais la vérité. (...) Madame Adélaïde est d’autant plus dangereuse que, parfois, elle tisse le vrai avec le faux, afin de rendre celui-ci vraisemblable.

Cinquième partie
Chapitre 47
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Les deux frères avaient tous deux effectué de longues études, possédaient de solides connaissances tant en sciences qu’en histoire et en religion, parlaient chacun plusieurs langues, lisaient et écrivaient l’un et l’autre le latin. Parce qu’il avait une mémoire prodigieuse, que la citation lui venait plus facilement à l’esprit, Provence s’estimait cependant bien plus brillant, plus fin causeur et plus grand penseur que son frère. Il ne se résolvait décidément pas à devoir s’incliner devant lui.

Troisième partie
Chapitre 24
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Autrefois, Adélaïde aurait aimé se marier et être une grande reine. Or elle était demeurée fille. Jeune, elle touchait fort bien l’orgue et jouait divinement du violon. Mais elle n’avait plus de goût pour cet instrument, car aucune des rêveries, aucun des projets nés lorsqu’elle le faisait jadis sonner ne s’était jamais réalisé.
Adélaïde avait soutenu les jésuites lorsque le pouvoir royal s’en était pris à eux. Et les jésuites avaient été bannis. Elle avait lutté de toutes ses forces contre la marquise de Pompadour, sans succès, puis contre la du Barry. Or celle-ci était demeurée la maîtresse chérie de Louis XV jusque dans les derniers jours du vieux roi. La tante du roi régnant avait toujours échoué.

Septième partie
Chapitre 57
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La comtesse de Provence se soûlait et caressait ses suivantes ? À la bonne heure…(...) Deux Dents adorait cette sorte de révélation, elle s’en repaissait. (...)
Deux Dents allait tâcher d’en apprendre davantage. Le comportement de la comtesse de Provence la scandalisait et la troublait, l’émouvait, lui offrait un nouveau scandale auquel s’intéresser, alors qu’une vieillesse solitaire et haineuse était son seul horizon.

Deuxième partie
Chapitre 14
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Louis XVI se sentit soudain seul, désarmé. Il ferma les yeux. Mais lui apparut l’image de l’impératrice, jamais rencontrée mais pourtant si proche, dont le roi connaissait le visage pour l’avoir vu sur les portraits officiels que s’échangeaient les cours alliées. C’était une Junon courroucée, la plus terrible, la plus inquisitrice de toutes les matrones castratrices. L’impératrice d’Autriche était d’autant plus sûre de son fait que, elle, pendant plus de vingt ans, n’avait jamais cessé ou presque d’être enceinte et s’accoucher, encore et toujours.

Première partie
Chapitre 1
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« … Le coiffeur Larseneur, à Versailles, prit de la vogue pour coiffer les jeunes femmes, à leur présentation, de manière à ne pas déplaire à Mesdames, qui détestaient les coiffures hautes, si exagérées et si à la mode alors : bientôt des coiffeurs de femmes s’établirent à Paris ; enfin Léonard vint, et toutes les coiffeuses tombèrent dans le mépris et dans l’oubli. »

Mme de Genlis,
Mémoires
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Le prêtre était un homme mûr. Il avait du bon sens et se montrait expérimenté. Autant il aimait ses paroissiens et n’éprouvait que sollicitude à leur endroit, autant il haïssait Versailles, sa démesure, son luxe, qui en faisaient un Olympe inaccessible et rendaient ses habitants si étrangers au reste du royaume. Le curé craignait d’être pris d’une grande colère à la seule vue du palais, d’une fureur qui l’aurait empêché de mener sa mission à bien. Homme pragmatique, il avait cru pouvoir se raisonner, en vain. Il songea donc qu’il n’aurait jamais la force de se rendre jusqu’à ce domaine de l’insouciance et du gaspillage.

Septième partie
Chapitre 71
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Adélaïde reposa le pamphlet, le supposé monologue de la reine que Marc-Antoine Thierry avait présenté au roi. L’altière femme était songeuse. Tout ceci avait jadis commencé comme un jeu un peu mécanique.
Certes, quand Louis XV avait songé à marier le dauphin à MarieAntoinette, voici maintenant une dizaine d’années, Adélaïde avait voulu s’opposer au projet. Parce qu’elle n’aimait pas l’Autriche, et aussi par désœuvrement, pour tenter de se placer sur l’échiquier des personnes qui comptaient à la cour et influençaient la diplomatie du royaume. Mais l’aînée des filles survivantes de Louis XV était intelligente : elle se rendait à présent compte que la créature avait échappé à son créateur. Au fil du temps, un surnom moqueur et méprisant, haineux, en avait appelé de plus injurieux. L’Autrichienne : le sobriquet avait donné des idées à d’autres, suscité des plaisanteries, des injures, ces pamphlets qui empuantissaient la cour.

Septième partie
Chapitre 57
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Toute sa vie, le roi Louis XV avait été torturé par la crainte de mourir, et surtout de mourir dans le péché. Il se plaisait dans les cimetières et aimait qu’on lui raconte des histoires macabres tout en s’en effrayant. La reine Marie Lesczynska, son épouse, quant à elle, avait souvent peur, la nuit, des fantômes et esprits malfaisants de sa Pologne natale. Lorsqu’elle était enfant, Victoire avait donc souffert de voir ses parents en proie à des démons terrifiants. Elle avait décidé que, devenue grande, elle tiendrait à distance ces peurs qui gâchaient tant la vie. La princesse avait toujours réussi à honorer cette promesse, en recourant à maints étais et artifices. La robe, fond rouge vif et ornements jaunes, qu’elle portait ce jour-là en faisait partie, qui jetait autour d’elle de chauds reflets rassurants. Madame Adélaïde, elle, n’avait jamais éprouvé de telles terreurs, savait à peine que celles-ci existaient, les méprisait pour tout dire. Elle s’était voulue inflexible et fière. La robe bleu foncé dont elle était revêtue, ornée de broderies vert sombre, disait bien son orgueil et sa dureté.

Septième partie
Chapitre 57
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— Voici quelques années, tu le sais, Louis XVI a offert le Petit Trianon à son épouse, sans prudence. La reine a toute latitude de faire ce qui lui plaît quand elle habite dans ce petit domaine. D’autant que son époux n’y dort presque jamais, même quand la reine y reste plusieurs jours d’affilée. Il rejoint son épouse dans la journée, il vient même souvent à pied depuis le château de Versailles. Bref, la reine a fait de Trianon son domaine, elle a écrit le règlement qui est affiché à la porte de son jardin. Elle a fait réaménager et remeubler les pièces de sa résidence, elle en a réservé l’accès à ses intimes. Mais cela ne lui a pas suffi. Le petit château lui semblait manquer d’intimité quoique l’une des pièces puisse être retranchée du monde grâce à des boiseries et des miroirs qui montent du sol et obstruent les fenêtres, à volonté. Or Marie-Antoinette voulait un refuge plus retiré, un asile encore plus secret. Elle n’a pas eu à le chercher bien loin. Cette retraite, c’est la maison que tu as vue.

Sixième partie
Chapitre 52
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