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Critique de Pancrace


Est-il si difficile de dire aux gens qu'on les aime ?
M.Seksik a su le dire, l'écrire, même un peu trop peut-être.
A son père de son vivant, et depuis sa mort par ce roman.
« Je préfère imaginer mon père vivant entre des pages, plutôt que sous la terre comme au ciel. »
Pour son père Juif, abusif, intrusif comme une « mère Juive », il a su, docile, avoir le sens du sacrifice, le gout de l'effort pour que son père soit fier de lui.
« Un fils obéissant » n'est pas une autobiographie, c'est un auto-ressenti, il n'y a rien de bio, tout est pollué par le filtre de l'amour aveugle, de la filialité absolue.
Un père qui te colle à la peau. Mon père m'appelait « pot de colle » tellement j'étais affectueux. Et pourtant, cette colle là ne recolle pas toujours les failles de l'existence.
M.Seksik père, je le vois me tenir la joue entre le pouce et l'index, ce qui forme inévitablement un bourrelet disgracieux et presque douloureux, me dire :
« Petit n'oublie jamais que le père le plus heureux est celui qui a su se faire aimer par son fils. » C'est beau mais c'est difficile, parfois vraiment réussi, parfois maladroitement raté.
A qui la faute ? Pas à mon père, tu aurais pu chanter cela.
« le seul privilège de l'écrivain est qu'il peut sublimer son enfance ou la tailler en pièces ».
M.Seksik fils, pour plaire à son père a fait carrière dans la médecine. Longtemps, il a ravalé son choix premier d'écrivain. Il a eu surtout une carrière de fils idéal.
Tu as été un bon fils, mais il a fallu aux yeux de ton père que tu le contres pour devenir un homme… à cinquante ans !
« Et il a beau avoir quitté ce monde, il n'en est jamais parti. »

Chaque fois que je tourne la dernière page d'un roman, je ressens comme une libération, comme un achèvement bénéfique, comme un beau voyage où l'on est heureux de partir mais content de revenir.
Ce roman m'a fait vagabonder de l'intérieur, revivre des relations heureuses, rugueuses, joyeuses, regrettables. Je n'ai pas été un fils obéissant.
« Un homme appartient à son passé et à ceux dont il doit bâtir l'avenir ».
Mes fils en témoigneront…

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