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Critique de missk_paris


Lorsque j'ai rédigé ma chronique de Rosa, l'auteur m'avait préparée en me disant qu'il ne me restait plus qu'à « affronter » le deuxième volume de son dyptique, Elise.
J'étais prévenue ! Effectivement c'est dur, parfois à la limite du supportable, mais malgré tout l'écriture fait que, tout comme Élise, on s'évade dans cette histoire romanesque.

François, français, se retrouve prisonnier de guerre en Allemagne. Amoureux de la langue de Goethe et de Mendelssohn (compositeur juif dans l'Allemagne nazie), il se retrouve à la traite des vaches et accordeur de piano dans un château d'Elinor, baronne et cantatrice et son accompagnatrice, Élise. Les deux femmes, comme beaucoup d'autres, sont de « bonnes aryennes », croient en leur Führer … enfin jusqu'à un certain point, avant de comprendre et de basculer dans la détestation de celui qui mènera le pays, et ses habitants, à la ruine. Quelques quarante ans plus tard, François revient dans cette Prusse orientale, devenue polonaise, pour tenter de comprendre pourquoi Elise a pu hurler « heil Hitler » avant de tomber sous les balles des soldats russes.

Ce roman, c'est plusieurs histoires en une : celle de la seconde guerre mondiale, de l'embrigadement de la jeunesse allemande, de la vie des prisonniers étrangers sur le front arrière en Allemagne, mais aussi celle de ses habitants dont la vie qui continue malgré tout, et une, enfin deux, belles histoires d'amour.
C'est aussi une histoire de doutes, de questions sans réponse, de convictions qui volent en éclat et, malgré les horreurs (et le mot est faible) commises par les représentants des deux camps totalitaires, une histoire d'une grande humanité.

Il est aussi beaucoup question de musique et de littérature dans ce roman, comme pour mieux mettre en exergue que ces arts peuvent, à défaut d'adoucir les moeurs, faire l'objet d'actes de résistance. En ces temps troublés par les obscurantismes de tous bords, c'est toujours bon de l'avoir en tête.

Même si le personnage de François peut paraître parfois un peu niais et naïf, encore une fois, Marcel Sel réussit la prouesse d'écrire un roman ultra bien documenté en arrivant à mettre de la poésie et même de la délicatesse dans ce monde et cette époque de brutes, et rien que pour cela ce roman mérite le détour.
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