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Critique de traversay


Tous les romans de Habib Selmi ont en eux quelque chose de Tunisie et La voisine du cinquième ne fait pas exception, bien qu'il se déroule entièrement dans un immeuble parisien. le narrateur, Kamal, marié à une Française, est en effet d'origine tunisienne et peut s'enorgueillir d'une ascension sociale réussie, avec un poste de professeur de mathématiques en université. Sa compatriote, Zohra, habite quelques étages plus haut que lui, par ailleurs flanquée d'un mari inquiétant, et travaille pour sa part comme femme de ménage au sein de l'immeuble. Nonobstant leur grande différence de statut, Kamal et Zohra vont se rapprocher peu à peu et peut-être partager plus que des affinités de racines. C'est tout l'art de Habib Selmi, toujours excellent styliste et subtil analyste de la psychologie complexe de ses personnages, que de s'immiscer dans les pensées de son héros masculin, tourneboulé par le pouvoir d'attraction de sa voisine, qui n'a certes plus 20 ans, ni même 40, mais son éventuel soupirant n'en est plus là, non plus. Contée par Kamal, l'histoire de cette liaison potentielle est un délicieux jeu du chat et de la souris, fait de gestes équivoques et de comportements ambigus, tout du moins dans l'esprit de cet universitaire car le mystère demeure sur les intentions réelles de Zohra. Tout au long du récit, Habib Selmi s'amuse aussi à décrire le mode de vie bourgeois du professeur, ses rapports avec son épouse et son mépris à peine dissimulé envers ses concitoyens tunisiens, qu'ils soient restés au pays ou aient émigré à Paris. le portrait de Kamal, homme cultivé mais un brin condescendant, est tout en finesse et élégance, avec la même fluidité narrative que l'on trouve dans les livres précédents de Habib Selmi, Les humeurs de Marie-Claire ou Souriez, vous êtes en Tunisie, par exemple.



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