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Critique de miriam


Dakar –Niger en 1947

3 Dépôts : Dakar, Thiès, Bamako.

4 mois de grève très dure.

On pense à Zola.

Toute la population est impliquée. Si le début de la grève est une affaire d'hommes et les revendications syndicales, celles d'une égalité de traitement entre les cheminots noirs et les européens, mêmes pauses, droit à la retraite, aux allocations familiales, salaires… très rapidement femmes et enfants se trouvent au centre de la lutte. C'est la force de ce livre que de montrer la mutation et la prise de conscience de l'ensemble d'une population illettrée, profondément religieuse et soumise à l'autorité coloniale. Au départ de la grève, la seule qualification politique des militants est de savoir lire et écrire. Bakayoro, le meneur, a lui seul, une vision vraiment politique. Les autres apprendront sur le tas. La réaction des colons radicalisera l'ensemble de la population. Non contents de les affamer, la grève très longue a épuisé les réserves, (l'aide de la CGT de France et la solidarité de cheminots n'a apporté que quelque répit). On a coupé l'eau des bornes fontaines. Les femmes se trouvent à court d'eau. Ce sont elles qui auront les premières réactions violentes et qui trouveront aussi les moyens de lutte les plus originaux : la marche de Thies à Dakar qui marquera les foules. Les enfants marcheront aussi en première ligne et seront les victimes du contremaître blanc exaspéré. C'est le sacrifice de ces enfants et la marche des femmes qui permettra les négociations que la direction refusait aux syndicalistes

Les Petits bouts de bois de Dieu, c'est une expression imagée qui désigne les cheminots. On mesure au cours du roman la conquête de la dignité de ces hommes et de ses femmes qui n'imaginaient pas la force de leur résistance et de leur grève.

Livre militant ? Pas seulement ! C'est un formidable roman qui raconte très bien une histoire, qui fait vivre des personnages, évoque une époque, une ambiance.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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