Quand on sait que la vie et le courage des autres dépendent de votre vie et de votre courage,on n'a plus le droit d'avoir peur.
La polygamie,c'était une de nos coutumes que je ne pouvais comprendre,que je détestais même . Et puis il arrive que l'on se mette à aimer ce que l'on croyait détester
On refuse ce que nous demandons ( les allocations familliales ) sous prétexte que nos mères et nos femmes sont des concubines,nous-mêmes et nos fils des bâtards!
Alors,ça ne suffit pas de marcher sur les colonies,il faut encore qu'on piétine les colonisés !
« Une fois par semaine seulement la « Fumée de la savane » courait à travers la brousse, conduite par des Européens. Alors les grévistes tendaient leurs oreilles, tels des lièvres surpris par un bruit insolite. Pendant un instant, le passage de la locomotive apaisait le drame qui se jouait dans leur cœur, car leur communion avec la machine était profonde et forte, plus forte que les barrières qui les séparaient de leurs employeurs, plus forte que cet obstacle jusqu'alors infranchissable : la couleur de leur peau. Puis, la fumée disparue, le silence ou le vent s'installait de nouveau. »
Quand on sait que la vie et le courage des autres dépendent de votre vie et de votre courage,on n'a plus le droit d'avoir peur.
« Lentement, le soleil se couchait. Sur les locomotives et les wagons immobiles, sur les ateliers et les hangars silencieux, sur les ateliers et les hangars silencieux, sur les villas blanches et les maisons de torchis, sur les cabanes et les taudis, une ombre bleutée venait se poser, discrète. Du côté des baraquements des gardes-cercle on entendit une sonnerie de clairon. Ainsi la grève s'installa à Thiès. Une grève illimitée qui, pour beaucoup, tout au long de la ligne, fut une occasion de souffrir, mais, pour beaucoup aussi, une occasion de réfléchir. »
Ces bandes de cotonnades commandées autrefois aux tisserands les plus réputés et qui,maculées du sang d'une virginité,avaient fait l'orgueil des familles
Elle dénoua un coin de son pagne et en tira trois médailles : une croix de guerre, une médaille des grands blessés, une médaille coloniale.
- Aucun boutiquier n'en veut et je n'ai plus rien à manger. Je me demande pourquoi les toubabs donnent ces choses ? Pour moi, elles sont signe de mort.
« Il ne voyait plus que les yeux des enfants que la faim enfonçait au creux des orbites, que ces hommes et ces femmes qui poursuivaient la lutte, et il se demandait s'il devait continuer à les encourager, à tenir bon sans vivres, sans argent, sans crédit. Certes, des secours arrivaient, mais si faibles, si dérisoires, devant tous ces ventres vides. »