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Critique de MaminouG


Jamais, je l'avais dit, jamais je ne lirais de textes relatifs à la pandémie de COVID 19, au confinement ou autres couvre-feux. Mais, quand Axel Sénéquier, connaissant mon intérêt pour les Editions Quadrature m'a proposé la lecture de son recueil de nouvelles "Le bruit du rêve contre la vitre", j'ai accepté et avec beaucoup de plaisir.

Je ne savais rien du thème abordé dans ce recueil. Je n'ai pas lu la quatrième de couverture. Je me suis tout de suite plongée dans "Les murs porteurs", premier texte. Une histoire de pervers narcissique, poète raté (mais il pense le contraire) qui, régulièrement lève la main sur sa compagne. Et, "Quand le confinement avait été décrété…", confinement…oui, le voilà le mot que je ne souhaitais pas lire… et pourtant j'ai continué et pourtant j'ai aimé, non seulement cette première nouvelle mais les onze suivantes. Dans ces petits textes, l'auteur nous conte les moments que nous avons tous vécus peu ou prou.

Il y a Mathieu qui décide d'apporter son aide et accepte un poste de bénévole dans un EHPAD pour nettoyer, désinfecter…Victor qui n'en peut plus de faire l'école à ses enfants, Sigrid et Alex qui, en pleine nuit, quittent, avec leurs enfants Brune et Arthur, leur appartement parisien pour rejoindre leur maison de campagne, Titouan, risk manager chez Total qui découvre le plaisir du travail manuel et se met à fabriquer des pipes, comme le faisait son père… et bien d'autres… Alors, bien sûr les habitants des grandes villes n'ont pas tous eu le loisir de quitter leur appartement exigu, tout le monde n'a pas connu, heureusement, les soins intensifs à l'hôpital (nouvelle au titre éponyme particulièrement réussie et tellement crédible) mais on trouve dans chacun de ces textes, un instant, une situation, une crainte, un espoir, partagés.

L'auteur porte sur les événements traversés, et notre monde, un oeil particulièrement exercé, juste, empathique et souvent drôle "Facebook était cette nana moyenne avec qui on sort des années simplement parce qu'on n'a pas le courage de rompre." Il analyse à la perfection, sans voyeurisme aucun, les sentiments, les difficultés, les affres de la maladie. Son écriture, simple mais précise, le rythme des phrases tantôt rapide, tantôt plus lent, confère à ces petits moments de vie une importance capitale. J'ai particulièrement aimé "Sauvage", l'histoire de Milou, jeune SDF qui élit clandestinement domicile au jardin des Plantes de Montpellier et fait la rencontre d'une famille de…renards…

Un recueil de petits moments de vie qui fait beaucoup de bien. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais.

Lien : https://memo-emoi.fr
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