Parfois le plus dur quand on doit renoncer à quelqu'un, c'est de se rendre compte que ce n'était pas le bon.
-Saluuuuuut, nous fait Olivia, (...)
Elle s'étire. A mesure que ses bras s'allongent, son haut remonte et nous dévoile une bonne partie de son ventre. c'est typique de ce que Charlie appelle un "mouvement stratégique". Voilà une autre de ses théories: nous avons toutes un mouvement stratégique, un de ces gestes caractéristiques qui nous permettent d'attirer l'attention du chaland. Prenons Beth Ordens, dans notre classe. Il lui arrive de bomber soudainement le torse. Avec les seins qu'elle a, c'est le mouvement stratégique ultime.
Une tragédie. Qui fait des morts. Et pourquoi ?Pour une amourette qui, d'après moi, était plutôt bancale. Regardons les choses en face : leurs deux familles se haïssaient, donc même s'ils avaient survécu, imaginez un peu l'enfer pour organiser les vacances, les anniversaires...
Vous vous souvenez de ces livres à issues multpiples, dont les péripéties se transforment selon le bon vouloir du lecteur ? Eh bien, Olivia avait raison : ce qui compte, c'est ce qu'on choisit. La fin n'a aucune importance, comparée au chemin que l'on emprunte pour y parveni. Aujourd'hui, je ne brûlerais plus les étapes pour lire directement la dernière pasge. Parce que nous n'avos aucun moyen de savoir ce que la vie nous réserve. Nous n'avons aucune garantie. On peut choisir une route et se rendre compte tout à coup qu'elle n'était pas pour nous. On changera alors de voie. On réalisera peut-être que, sans le savoir, on a encore emprunté la même direction. Et, voyez-vous, c'est là que le choix prend toute sa dimension. Nus ne savons pas où va le chemin, mais nous avons le pouvoir, en toute dernière instance s'il faut, de nous en écarter. Virer à gauche, rétablir à droite, et se retrouver finalement là où n'aurait jamais pensé aller. J'ai compris une chose : le destin, la fatalité ne font pas tout. Ils donnent peut-être le don, mais ne décident en rien de la suite. Le destin vous a planté quelque part. A vous de trouver votre route et comment la poursuivre. A quel moment enfin tirer le rideau. Shakespeare n'avait finalement pas tort. Il faut simplement garder à l'esprit qu'il y a plusieurs fin possibles à une même histoire.
"— Comment elle s’appelle ? s’enquiert Olivia.
— Juliette, lâchais-je.
Charlie plisse les yeux sur le journal puis lève la tête vers moi.
— C’est ça, elle s’appelle Juliette.
Alors, mon vieux Shakespeare ? Tu te demandais : « Qu’est-ce après tout qu’un nom ? », eh bien je vais te le dire, moi. Un nom, ça peut tout changer."
On s'est plu l'espace d'un instant, soufflé-je, mais ça n'a pas duré.
Elle franchit les deux pas qui nous séparent et prend ma main dans les siennes. Elle la serre deux fois, comme le jour où j'avais peur dans la voiture qui nous a emmenées au lycée pour la première fois au lycée. Comme elle le fait quand elle veut me rassurer. Sa façon à elle de me dire: "je suis là ."
- avec moi, votre but premier ne sera pas de vous focaliser sur vos résultats, commence t-elle.
- mais bien sur, grommelé-je à voix basse.
- nous sommes ici pour découvrir les concepts les plus complexes qui font les sciences de la vie, tâche autrement plus noble que le bachotage qui vous permettra de réussir un devoir en 3 heures.