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Critique de Brooklyn_by_the_sea


Ce roman m'a appris que je vivais en Corée du Nord sans le savoir. Page 153 : "A moins d'avoir été emprisonné en Corée du Nord au cours des deux dernières années, impossible d'être passé à côté [du clip "Chandelier" de Sia]." Je ne connaissais ni la chanteuse, ni le clip, mais pas que.
Ca se passe en 2015-2016 dans une petite ville du Sud de la France, et les personnages principaux sont des Millennials. Garance, 15 ans, rêve d'amour, gloire et beauté. Elle s'est inscrite à un concours Elite, exhibe ses selfies sur les réseaux sociaux, et -comble du bonheur !, vient d'être admise dans le cercle fermé des amis trop cools de la star du lycée, où évolue ce beau garçon dont elle est amoureuse depuis ses 12 ans. Mais patatras !, tout va s'écrouler, et le rêve va tourner au cauchemar.
J'ai d'abord beaucoup aimé ce roman, qui m'a permis de retrouver quelques unes de mes lointaines sensations d'adolescente. Mais finalement, non : j'ai surtout découvert un univers totalement nouveau pour moi -et qui m'a fait prendre conscience qu'effectivement, je suis une Nord-Coréenne. J'ai appris des mots nouveaux comme "story" sur Instagram, et je me suis pris une claque en lisant que "Fight Club" est considéré comme un "vieux film". Mais plus que tout, j'ai été interloquée par la conception de la vie (numérique) de ces digital natives, et c'est là tout le talent de l'auteur que d'avoir su la retranscrire avec un réalisme tel que je n'ai éprouvé aucune sympathie pour ses djeuns -qui sont pourtant plus à plaindre qu'autre chose.
Je sors donc mitigée de cette lecture, admirative du style de Francesca Serra et de son analyse implacable de cette génération Z, mais également agacée par ses personnages. Je regrette aussi des longueurs et une maîtrise de la structure narrative moins affirmée dans la seconde partie du roman ; il aurait gagné à être élagué de 200 pages (sur 700).
Le livre refermé, je ne dirais pas que je préfère encore la Corée du Nord à ce monde 2.0. Mais, comme toute vielle c*nne qui se respecte, j'incline à penser que c'était mieux avant.
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