Nous avions quitté le monde des femmes, de la campagne de la bienvaillance, nous entrions dans celui de la ville, des hommes, de leurs combats, de leur rage à se mesurer les uns aux autres , désormais les dangers nous cernaient de toute part.
Désormais, pendant la tournée théâtrale, partout je cherchais et trouvais des arbres en mouvement, j'observais leurs identités et leurs différences : un peuple immense, silencieux, ignoré, partout présent, m'apparaissait, m'offrait l'expérience de son adéquation au monde et me donnait la paix intérieure.
Quand on pousse la porte d'un médecin, on sait s'il va vous guérir ou pas.
On sait.
En nous ça sait.
C'est une terrible blessure narcissique d'admettre que nous ne sommes pas l'espèce les plus évoluées des créatures vivantes.
Le bon terreau pour un changement de paradigme, c'est de préparer sérieusement la société qui lui succédera et d'inlassablement informer les peuples sur la réalité du système.
Un scénario ou un roman devraient, si l'on s'approchait un peu d'en réussir la structure, obéir aux mêmes lois : emmener le lecteur-spectateur avec sûreté vers un but, un sens, sans qu'il s'en rende compte, en épousant les lignes sinueuses des accidents de la vie qui semblent nous égarer mais nous guident fermement vers notre destin.
Le public, qui ne m'avait jamais abandonnée, qui m'avait, et m'a par la suite, toujours tant donné en infirmant les incompréhensions diverses et variées par sa présence massive quelquefois, nombreuse souvent, n'a pas voulu de La belle verte.
Et dans ce métier, après ces mois, ces années de lent et patient travail, tout se joue en une minute, quand on vous a dit :" Très mauvais première séance, le film est mort."
Jean-Sébastien Bach est certainement l'artiste le plus inspirant pour écrire des scénarios.