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Critique de desruesetdeslivres


"Tu vois toujours tout en noir". La phrase que j'entends le plus souvent alors que je me considère plus lucide que pessimiste. En lisant le titre du livre de Jean-Louis Servan-Schreiber, je me suis dit qu'il était fait pour moi. Entre lucides, on devrait se comprendre.

Quelques pages de questionnements intimes mais universaux. Oui, l'on peut apprendre et apprendre, l'on ne saura jamais rien que l'infime, l'infinitésimal de la connaissance ou « la connaissance, ce tonneau sans fond » comme préfère le nommer l'auteur. Avoir un fragment de lucidité, c'est connaitre sa banalité, avoir conscience de l'éphémère et ne pas en être désespéré. C'est le principe même de la joie : tout est vain et donc j'en ris. La joie est très différente du bonheur. Elle en est même très loin, car le bonheur est un état de séparation, un ciel rose qui ne survit pas à la dure réalité, quand la joie n'est qu'acceptation de la réalité et du monde qui vous entoure. Les personnes les plus lucides au monde sont aussi les plus joyeuses.

Lire ces fragments de lucidité, c'est prendre quelques minutes par jour, dans un wagon blindé, pour réfléchir au temps qui passe et à sa condition d'homme. Quelques pages de philosophie sans grandes phrases, sans leçon donné, et la possibilité de s'interroger sur son parcours de vie et sur les choix faits. Un livre léger et grave à la fois, à la portée de tous, pour faire le bilan et sourire.

Lien : https://desruesetdeslivres.w..
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