AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lucie_Ash


L'an dernier, j'avais lu mon plus gros coup de coeur de 2018, Sirius, de Stéphane Servant. Je dois dire que ce n'est pas sans appréhension que j'ai commencé son dernier, Félines. J'avais évidemment peur que ce soit moins bien, et finalement, ça a été… Encore meilleur (parce que plus récent ou vraiment meilleur ?) !

En fait, je ne sais pas par quoi commencer. Félines se présente comme le témoignage de Louise, touchée par une mutation comme de nombreuses autres adolescentes : son corps se couvre de poil, ses dents s'affinent, ses sens s'aiguisent. Elle est devenue une « Obscure », comme on les appelle dans les médias. Lorsque de plus en plus de jeunes femmes se transforment, le monde se scinde en deux : les « Bi », qui n'ont pas de problème avec la mutation et soutiennent les Félines, et les membres de la Ligue et leurs adeptes, qui pensent que la mutation est une maladie qui doit être éradiquée. Louise raconte donc la première Féline qu'elle voit, la transformation des filles qui l'entourent, sa propre transformation, et la transformation du monde autour d'elle.

On peut voir ce roman comme une belle histoire divertissante. La plume de Stéphane Servant est passée maîtresse dans l'art de conter les états d'âme, les événements et les corps. le récit et son développement sont parfaitement rythmés, l'absence de réels chapitres m'a obligée de mon plein gré (blagounette) à dévorer les pages. La fin du roman est parfaitement pertinente.

Mais bien sûr, comme c'était le cas avec Sirius, on peut voir beaucoup plus dans ce roman qu'une belle histoire divertissante. Stéphane Servant dénonce le climat misogyne, xénophobe, de notre monde actuel. Les Félines sont fortes, différentes ; elles seront persécutées pour ce qu'elles sont, tout autour du globe… Y compris en France, où l'aventure de Louise se déroule. Mais elles sauront aussi se défendre, s'affirmer ; elles devront prendre position face à la haine. Ce roman parle de toutes les grandes causes sociales d'aujourd'hui. Celle des femmes, celle des personnes immigrées, celle de toutes les populations persécutées. Certaines scènes nous rappellent des moments bien sombres de l'Histoire de l'Humanité ou nous projettent dans des cauchemars bien contemporains, dans notre pays ou d'autres.

A nouveau, l'auteur nous propose de voir le pire de l'Humain et le meilleur. La cruauté, la haine, mais aussi la bienveillance, la résilience. C'était ma conclusion pou la chronique de Sirius, mais en vérité elle irait tout aussi bien avec Félines : « Ce roman profondément humain représente tout ce en quoi je crois. » (oui, je m'auto-cite). La solidarité, l'animalité, l'appropriation de soi, le respect de tout Autre. Je suis à nouveau sous le choc de ce que je viens de lire. Un vrai cri d'espoir !

Je ne sais quoi dire de plus, c'est excellent, lisez Félines !
Lien : https://folitteraires.wordpr..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}