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Critique de AssoLIRE


Stéphane Servant et Nicolas Zouliamis jouent avec brio sur le registre de la surprise, de l'angoisse et de la peur. Il n'est pas question d'effrayer le lecteur. Il s'agit juste de le mettre dans une posture de doute sur qui a peur de qui et pourquoi.
Avec Monstres ils nous plongent dans un univers étrange et mystérieux. le livre, l'histoire nous renvoient à nos propres peurs, peur de la différence, peur de l'autre, peur du rejet. Une thématique très intéressante déclinée avec beaucoup de sensibilité !

Le livre, un roman-album, est construit comme une structure cinématographique. Au début la caméra présente quelques éléments du contexte avec un narrateur inconnu. Une silhouette apparaît, éloignée, non reconnaissable. Et le cirque arrive face à Otto et face au lecteur. le contexte reste flou, seules des ombres sont dessinées, des reliefs sont esquissés. Quand le Monstre est enfin dévoilé la caméra se tourne tout de suite vers les spectateurs pour marquer les oppositions. Et la suite continue avec ses plans larges, rapprochés, la part de récit sans texte. le lecteur-spectateur est amené à se promener dans le village et à suivre de près et de loin les deux personnages principaux. C'est esthétique et engageant, et c'est très visuel. Cela nous donne à penser qu'il est tout à fait possible de proposer aux lecteurs une première approche de l'ouvrage par l'image, pour le rendre curieux et lui donner envie de lire.

Les illustrations sont composées d'éléments intrigants. Des visages ronds comme des soleil aux regards tristes ou vides et à la bouche grande ouverte (cf le tableau le cri d'E. Munch) font office d'ornement. Ils ressemblent à la vision de Merrick dans Elefant Man lorsqu'il voit l'image de sa mère à la fin du film. Des larmes, des nuées d'étoiles, des yeux, des lanternes, des lampions, des silhouettes étranges… reviennent dans de nombreuses pages comme des éléments de la nuit et d'une certaine étrangeté. Les éclairages sont travaillés, ils permettent de créer des effets de profondeur et de focaliser le regard du lecteur sur des éléments sensibles. La vie de l'enfant Monstre, par exemple uniquement développée en images, est émaillée de focus sur les moments de joie et de peine qu'il a traversés. Quelques illustrations sont grinçantes voire dérangeantes comme celle qui représente les monstres spectateurs sur une double page. Mais elles sont aussi signifiantes sur l'approche de la monstruosité. Beaucoup de sensibilité et d'émotions sont à partager autour des illustrations.

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