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Citations sur Les deux affaires Grégory (2)

Contrairement à la légende, nous n'avons pas tiré le nom de Bernard Laroche par hasard d'un képi pour l'affubler du profil de "suspect idéal", voire du "coupable", dont nous avions besoin. Ce n'est pas davantage parce que son épouse, Marie-Ange Laroche, serait venue apporter son témoignage de façon étonnante que nous nous sommes intéressés à lui ! Pour autant, Marie-Ange est effectivement l'un des rares témoins à s'être spontanément adressé à nous pour être entendu, et dans des conditions un peu bizarres. En effet, le 19 octobre au matin, bien qu'elle dispose d'un téléphone à son domicile, Marie-Ange Laroche décide de se rendre dans un café pour appeler la brigade de Bruyères. Elle prétend n'avoir pas voulu réveiller son mari qui dort encore car il travaille de nuit. Elle annonce qu'elle a quelque chose d'important à dire sur l'affaire de Lépanges. Invitée à se rendre à la gendarmerie, elle nous rapporte des propos que lui aurait tenus Bernard Laroche et qui orienteraient les soupçons vers Jacky et Liliane [demi-frère et belle-soeur de Jean-Marie Villemin], avant de nous confier ses doutes au sujet des Hollard, des cousins éloignés.
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Cette année 1981, si favorable à Jean-Marie, correspond à l'apparition du corbeau. Ou plutôt "des" corbeaux car ils sont nombreux à passer des coups de téléphone anonymes dès avril, provoquant un climat général très confus.

Jean-Marie et Christine Villemin emménagent dans leur pavillon en juin 1981. La ligne téléphonique est posée en juillet, et les premiers appels anonymes débutent chez eux le mois suivant. Ils ont lieu la nuit. D'abord muets, ils sont bientôt accompagnés de musiques et d'une voix qui fredonne en arrière-fond. Les époux Villemin entendront la chanson "Chef, un p'tit coup, on a soif ..." Très vite, les appels se concentrent sur les membres de la famille résidant à Aumontzey, en particulier les parents, Albert et Monique Villemin. Cette première cacophonie malveillante n'épargnera pratiquement personne dans la famille, mais ce sont bien eux qui seront les plus touchés. Après le crime, l'instruction permettra de dénombrer plus de mille appels, dont huit-cents adressés à Monique et Albert. Ces derniers en viendront même à tenir un cahier pour essayer de les recenser ! Le "registre des corbeaux" ...

Pendant près de deux ans, de l'été 81 au printemps 83, la vallée de la Vologne va bruire ainsi de centaines d'appels et de tous les commentaires, rumeurs et suspicions qu'ils font naître. Beaucoup de personnes se sont prêtées occasionnellement à ce jeu, soit par malveillance, soit pour riposter contre celui ou celle qu'elles imaginaient être leur corbeau, soit pour se défouler ou régler quelques comptes dans une ambiance des plus malsaines. Quelques uns reconnaîtront plus tard avoir cédé à la tentation, dont Jean-Marie et Christine Villemin. D'autres, et probablement ceux qui ont le plus de choses à se reprocher, ne l'avoueront jamais. Les personnes appelées relateront avoir entendu de multiples et divers bruits de fond attestant de la multiplicité des corbeaux : cliquetis d'un métier à tisser, coups de marteau clouant une caisse, sifflements de machin
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