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Critique de Kio971


Alors qu'il est étudiant à Nankin, dans le sud de la Chine, Vikram Seth, alors âgé de 29 ans, décide de rentrer voir ses parents à Delhi, à l'occasion des grandes vacances d'été de 1981 ... en passant par Lhassa (en matière de choix d'itinéraire, on peut faire plus court, vous en conviendrez).

Au cours de ce périple à travers des régions souvent interdites aux étrangers, il a tenu un journal de voyage dont, deux ans plus tard, il a tiré un livre, le lac du ciel, sous-titré du Sin-Kiang au Tibet.

Ce texte est d'abord la preuve qu'il n'est pas nécessaire qu'un livre fasse au moins un demi-millier de pages pour être excellent : le lac du ciel est un petit bijou de lecture de même pas 250 pages.

On y trouve déjà la merveilleuse écriture de Vikram Seth et son talent de conteur. Dans le lac du ciel il nous décrit la partie de son périple entre les oasis du nord-ouest de la Chine et l'Inde, en passant donc par le Tibet et le Népal.

On y découvre un jeune homme tenace, que rien ne détourne de son but (découvrir Lhassa, alors complètement interdite aux étrangers), ni les tracasseries administratives (il lui faut à chaque nouvelle arrivée dans une ville comme dans un village se faire recenser auprès de la police locale), ni les intempéries (on passe de la chaleur du désert au froid de l'Himalaya, en découvrant en plus les inondations monstrueuses des régions montagneuses), ni les retards dus aux unes ou aux autres.

Car toute la partie de son voyage relatée dans ce livre, Vikram Seth l'a faite tantôt en car, tantôt en stop (avec des camionneurs) et parfois même un peu à pied. Il nous livre ses impressions de voyage devant les paysages sublimes qu'il traverse, la mesquinerie des fonctionnaires chinois ne connaissant que le règlement, la gentillesse des populations toujours prêtes à l'aider dans ses démarches et à lui permettre de poursuivre sa route.

Armé de son appareil photo qui le désigne alors automatiquement comme un étranger (car pour le reste, habillé comme un ouvrier chinois, ses cheveux courts cachés sous une casquette, il passe souvent de loin pour un autochtone), de sa connaissance du chinois, et de ses maigres finances (bien grevées par les lois qui imposent des tarifs dix fois plus élevés pour les étrangers que pour les gens du cru) il avance dans une perpétuelle lutte contre la montre : il doit impérativement avoir quitté la Chine à la date mentionnée sur son visa de sortie.

Si vous avez l'occasion de trouver cette petite merveille d'écriture (pour ma part, je l'ai découverte dans une boîte à livres dans un marché couvert en plein coeur de la Guadeloupe ...) ne passez pas côté de cette gourmandise littéraire.

Et si vous n'avez pas lu l'oeuvre majeure de Vikram Seth - Un garçon convenable - jetez-vous dessus sans hésitation : elle est la preuve qu'un livre de plus d'un millier de pages peut aussi être excellent.
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