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Critique de Soleney


Je précise que sans la couverture, je n'aurais peut-être jamais ouvert ce livre. Je la trouve particulièrement réussie, avec ses tons bleus et ses teintes douces.
Ensuite c'est le thème qui m'a interpellée. le djihad dans un roman d'ado ? Quelle audace.
Il ne m'en a pas fallu plus : malgré mes lectures en cours, je l'ai emprunté.
Et j'ai bien fait.

Lena et ses parents sont effondrés le jour où ils découvrent dans le journal une photo de son frère armé accompagnant des terroristes en train de décapiter un journaliste français. Il était supposé être en voyage linguistique à Londres. C'est le drame pour toute la famille. Leurs amis leur tournent le dos, les gens les reconnaissent dans la rue, ils se font insulter, les journalistes les poursuivent... Même les oncles et tantes deviennent distants. Rapidement, ils sont obligés de déménager. Et de changer de nom. Quatre ans après, la vie a toujours ce goût de morosité, de non-dit et de tristesse pour la famille Rodriguez.
Et puis... Lena reçoit une lettre de l'ancien meilleur ami d'Yvan – Théo. Celui-ci prétend avoir été contacté par son frère pour la retrouver. La jeune fille n'hésite pas : elle est prête à tout pour retrouver Yvan ; quitte à mentir à ses parents et à partir en Espagne.

C'est un roman très rapide à lire (il ne m'a fallu que quelques heures pour le terminer), non seulement parce qu'il est court, mais aussi parce qu'il est intense. Benoît Séverac ne laisse pas traîner les choses, il n'hésite pas à sauter des passages au profit du rythme. D'ailleurs, les événements vont rapidement se gâter pour Lena et Théo : la jeune fille va avoir de très mauvaises surprises, et s'en suit un passage de course-poursuite puis de siège avec beaucoup de suspense.
Chaque personnage raconte une partie des événements : Lena offre sa voix à la première moitié du livre, puis c'est le tour de Théo quand elle se fait enlever, et enfin, de Joan lorsqu'ils montent une escouade pour la sauver. Tout s'achève avec un inspecteur de police délégué à l'affaire Yvan Rodriguez, quatre ans plus tôt.
On voit donc que plus l'histoire avance, plus les personnes extérieures interviennent – et donc, que les événements échappent de plus en plus aux deux jeunes gens.

Le roman est bien construit, et les personnages sont sympas, même si l'auteur n'a pas le temps de les approfondir. Je n'ai toutefois pas aimé la relation de Lena et Théo (trop de flirt, trop vite). On les dit « amoureux » alors que ça ne fait même pas deux jours qu'ils se sont retrouvés ! Pour moi, on ne peut pas aimer quelqu'un en deux jours, même en vivant des choses fortes. On peut être attiré, être intéressé, subjugué, mais il faut se connaître pour s'aimer vraiment. Et on ne peut pas se découvrir en si peu de temps. Chaque être humain est trop complexe pour ça.
Cette amourette est tellement artificielle et bâclée qu'elle m'a un peu gâché la lecture.
Finalement, celui qui a soulevé le plus d'émotions en moi était Yvan. Comme Lena, je fondais beaucoup d'espoirs sur lui, et j'avais du mal à croire qu'il puisse vouloir le moindre mal à sa soeur ; j'essayais de comprendre pourquoi et comment il s'est tant radicalisé, mais jamais je n'aurais cru qu'il avait mauvais fond. Il y avait forcément une bonne raison.

Je conseille à tous les adolescents de lire ce livre. Non seulement parce que c'est un roman d'actualité, mais aussi parce que c'est un livre facile à lire, accessible à tous. Garçons comme filles.
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