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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est un fait que certains lisent du polar comme d'autres vont aux putes : un coup vite fait et aussi vite oublié.

Avec un peu de chance, ils ramèneront des morbacs ou pire, la chtouille.

C'est un peu comme ceux qui lisent des romans et qui l'oublient aussitôt terminé, l'abandonnant pour le suivant, ou juste parce que ça ne les intéressent pas de le garder.

C'était la littérature de gare. de celle qu'on oublie, comme la passe vite fait dans une ruelle.

Et puis, il y a les grands romans policiers, ceux que l'on garde précieusement, que l'on relit, dont on se souvient. C'est le but louable de la maison d'édition Rivages Noir : nous dénicher des pépites méconnues, les traduire et nous les servir. C'est eux qui le disent dans la préface.

Il existe de par le monde des tas de super romans dont nous n'aurons jamais connaissance, ou alors, ils arriveront dans 100 ans, bénéficiant, tels les oeuvres des peintres et de certains compositeurs, d'un grand succès une fois leurs créateurs ayant rejoint le leur (de créateur).

Oui, ce roman noir est une pépite mais elle est glauque, malsaine, elle est dérangeante, on se demande jusqu'où est capable d'aller le jeune Benjamin, petit protégé du père Goddard (dit "Dieu"), dans sa descente aux enfers, dans sa folie, dans cette envie qu'aurait un fils aimé de voir jusqu'où il peut aller avant que son Père le bannisse, testant tout jusqu'à le faire craquer, tout en le tenant d'un autre côté grâce au secret de la confession.

Il faisait lourd et chaud, ce mercredi 26 juin 2019 (37°) mais ce n'était pas à cause de la chaleur que mes mains étaient moites, que mon front coulait de sueur. J'aurais eu la même réaction durant l'hiver tant le récit m'a mis mal à l'aise, tant les personnages étaient criants de réalisme.

Dans ce collège où enseignent des pères jésuites, la place de la religion catholique est importante, elle rythme la vie des collégiens, mais la paix n'est pas dans leurs coeurs et la pitié non plus.

Entre la mise à l'écart d'un élève portant une prothèse, entre le rejet d'un jeune gitan, entre l'acharnement du père Goddard sur cet élève handicapé et son amour pour Benjamin (platonique), on a beau dire des bénédicités et des rosaires, se foutre à genoux pour prier, c'est à se demander s'ils pensent vraiment qu'il y a quelqu'un en haut qui les écoute car avec eux, c'est faire ce que je dis, pas ce que je fais.

La tension monte de plus en plus, Benjamin, comme possédé par le Mal, va aller de plus en plus loin dans ses farces, dans son mépris du père Goddard, dans sa manière qu'il a de jouer avec Arthur, l'élève à la prothèse, qui est chiant mais qui ne demande que de l'amitié, que l'atmosphère du roman devient oppressante, lourde et qu'on se demande bien jusqu'où ça va aller, tout en sachant que ça va mal se terminer.

Horrible… J'en suis restée muette, le cri qui montait dans ma gorge s'est arrêté.

Ça c'est du roman ! Glauque, dérangeant, horrible, sadique, cruel. Un véritable esprit dérangé, un véritable maître en matière de manipulations.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Sommerbury est un collège anglais traditionnel qui évoque, dans son architecture et ses méthodes éducatives, celui du film If (1968) avec Malcolm McDowell dans le rôle principal. Aux commandes, un jésuite, le père Goddard qui perpétue des règles inflexibles d'une main de fer dans un gant d'acier. Goddard appartient à l'armée de Jésus qui veut terrasser l'athéisme et ses cohortes, le matérialisme indifférent d'une Angleterre de l'après-guerre dénuée de toute structure morale, l'impuissance politique et culturelle de la société dont le centre spirituel est privé d'énergie positive. Dans cet environnement strict et asphyxiant se joue l'éternel combat entre le bien et le mal lorsque le jésuite est attiré par l'un de ses élèves, Benjamin Stanfield, adolescent riche, brillant et provocateur.


Entre Goddard et Benji, un trouble jeu s'installe, l'adolescent soulevant des questions auxquelles le père peine à répondre. le sexe ? Un instinct donné par Dieu qui doit être gardé précieusement jusqu'à ce qu'il soit utilisé en accord avec le Saint-Sacrement, le mariage quoi ! L'absolution ? Un moyen utilisé par Dieu pour pardonner nos péchés qui n'efface pas le péché mais la culpabilité liée à celui-ci. C'est un acte de pardon altruiste de la part de Dieu.


Rien n'aurait dégénéré sans l'irruption à Sommerbury et dans la vie de Benji, d'un ami inattendu, Blakey, un jeune gitan, loup dans la bergerie. Enclin au doute, Benji savoure l'oxygène apporté par Blakey pour qui tout est simple, - ni enfer en-dessous ni paradis au-dessus mais uniquement ici et maintenant -. Pour lui, promettre la vie et l'amour éternels est une arnaque quand l'amour et la vie sont là, à portée de main, sans obligation d'attendre l'éternité, et les jésuites sont des vautours : « Si tu cessais de t'excuser d'être en vie, ils perdraient tout pouvoir sur toi. La culpabilité est un moyen de paiement, comme l'argent. Comme l'or. Avec la culpabilité, tu peux acheter ou vendre des gens. L'homme est né libre, et partout il est enchaîné ».


Absolution est un roman rare, riche, qui aborde des thèmes brûlants. A noter la savoureuse préface de feu Claude Chabrol, qui réhabilite le genre du roman policier avec son regretté humour décalé et iconoclaste.
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polar avec des dialogues de théologie mais surtout machiavélisme ou quand celui qui paraissait effacé dicte sa loi et distribue les sentences
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