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Critique de Meps


Je continue dans ma découverte de Shakespeare avec ces Joyeuses commères de Windsor qui fleurent bon la comédie. La pièce fait partie des moins appréciés par les amateurs de Shakespeare, il s'agirait d'ailleurs d'une commande de la reine Elisabeth Ière (qui devait d'ailleurs juste s'appeler Elisabeth à l'époque, avant que la multi jubilante successeuse ne lui vole la vedette sur son nom) qui avait tant apprécié le personnage de Falstaff qu'elle avait adoré dans Henri IV, qu'elle voulait le voir vivre d'autres aventures.

Alors, est-ce qu'on sent la commande dans le texte ? Disons que les ficelles sont plus grosses, qu'on sent que c'est la recherche du ressort comique qui guide en grande partie l'écriture avec un Falstaff souvent moqué... mais pas que, disons les hommes en général, que ce soit les profiteurs bernés, les maris jaloux ou les prétendants éconduits. L'amour triomphe à la fin, comme un pied de nez à l'époque où les mariages de raison devaient être bien plus légion et beaucoup plus difficile à éviter. Les ressorts de l'intrigue ne sont pas originaux et on sent que c'est le public (ou du coup la reine alors) qu'on cherche à contenter.

La préface très intéressante permet de comprendre que l'oeuvre a deux versions, une version "de travail" qui existait à l'époque où elle s'est jouée et dont on a récupéré le texte via sans doute les comédiens, et la publication officielle, faite de façon posthume et rallongée, qu'on sent avoir peut-être été modifiée par des amis de Shakespeare pour la rendre plus correcte, plus à la gloire du maître défunt.

L'humour se base souvent sur des quiproquos linguistiques ou des spécificités d'accent ou de vocabulaire qui demandent des trésors d'invention aux traducteurs ( qui sont tout de même obligés d'expliquer certaines choses dans les notes) et sur des références d'époque complexes à rendre intelligibles et que la traduction de l'édition que j'avais en main avait choisi de moderniser pour la rendre sans doute jouable tel quel de nos jours.

Une expérience agréable en tout cas qui sans atteindre en effet les sommets des chefs d'oeuvre de ce cher Bill reste un vrai moment de théâtre où on sent le plaisir partagé qu'ont dû connaitre les comédiens à l'interpréter et le public à le vivre.
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