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Critique de Allantvers


La vibration déjà animale de lectrice séduite par Shakespeare à ma première lecture d'Hamlet il y a quelques mois s'amplifie et explose de surprise et de joie furieuse à celle d'Othello !

Un plaisir fou que je dois à Stefan Zweig, qui m'a révélé à la lecture encore toute fraiche de « La confusion des sentiments » le bouillonnement extra-ordinaire, l'explosion de vie et de parole libre pour l'époque de ce Théâtre du Globe, construction de bois octogonale dont l'évocation m'a fait rêver, d'où Shakespeare et ses amis poètes iconoclastes auraient ouvert à la face du monde une hallucinante fenêtre de créativité et de liberté vociférante aussi explosive que vite refermée.

Vu de cet angle-là, le théâtre de Shakespeare est une expérience phénoménale, à peine croyable en ce début de 17ème siècle !! Songez au rigorisme de l'époque, à sa culture élitiste et compassée, songez que Racine, Molière n'avaient pas encore écrit une ligne que déjà Shakespeare parle d'adultère, donne le premier rôle à un Maure, met en scène un héros dont le but est de renverser le pouvoir, et une femme qui affirme ses choix et les affiche par les faits!

Et tout ça rien que dans les premières scènes d'Othello, pièce vibrionnante, passionnée, populaire où l'on parle vulgaire, « poulette » et « putain » qu'on « saillit », universellement humaine dans laquelle un Iago aussi froidement calculateur et avide de pouvoir qu'un trader d'aujourd'hui manipule un Othello trop noble de valeurs pour tenir son rang de chef.
Et comme nous sommes chez Shakespeare, on finit par s'enfourailler à tout va, tout cela finit dans le sang, sel de la vie !

Un grand bonheur pour moi d'avoir enfin trouvé une clé de lecture, une porte qui s'ouvre vers ce Shakespeare si longtemps contemplé de loin comme une statue morte et inaccessible, même si j'ai bien conscience que cette lecture à chaud d'Othello que je partage ici est sommaire et superficielle.
Mais maintenant que la porte est ouverte…
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