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Critique de Mermed


Mermed
04 décembre 2022
Pourquoi lire autre chose que de très grandes oeuvres?
William a utilisé plus de 24 000 mots...Soit environ 20 fois plus que ce qu'un romancier contemporain utilise...
En un sonnet (14 vers, moins de 100 mots) il dit tellement plus et tellement mieux, que nous, misérables traducteurs ne faisons que rebondir contre ses mots.

Voici une traduction du premier sonnet;
je vais proposer la traduction d'une dizaine de sonnets
c'est ma troisième traduction que je fais, les deux premières ont été publiées.

Sonnet 1
1
From fairest creatures we desire increase,
That thereby beauty's rose might never die,
But as the riper should by time decease,
His tender heir might bear his memory:
But thou, contracted to thine own bright eyes,
Feed'st thy light'st flame with self-substantial fuel,
Making a famine where abundance lies,
Thyself thy foe, to thy sweet self too cruel.
Thou that art now the world's fresh ornament
And only herald to the gaudy spring,
Within thine own bud buriest thy content
And, tender churl, makest waste in niggarding.
Pity the world, or else this glutton be,
To eat the world's due, by the grave and thee.


Des superbes créatures notre désir s'accroit,
que jamais ne disparaisse la beauté,
que le vieillard parti avec le temps soit
vivant en son adorable héritier.
Toi sous contrat avec tes yeux d'or,
tu entretiens la flamme de la bougie,
créant famine là où il y a pléthore,
trop cruel, tu es ton pire ennemi. Tu es parure de beauté de l'univers, l'éblouissant messager du printemps, tes plaisirs, en ton sein tu les enterres,
tu dilapides, cher idiot, en lésinant. Fais pitié ou sois ce goinfre qui mange
ce qui est du au tombeau et à la fange.


(Ces mots qui suivent sont les miens, je souhaite imodestemment les inclure à la traduction)
Premier vers du premier sonnet - je sais
que Will les a écrit dans le désordre -
mais c'est lui qui a choisi ce premier,
lui, qui au quarto, a donné cet ordre;
un seul vers, déjà tant d'hésitations,
et aucune réponse ne vient nous aider;
même en étudiant toutes les traductions,
s'ouvre la voie de la perplexité,
les choix multiples sont autant de mystères,
portes de toutes les subtilités,
il ne nous reste qu'une seule chose à faire:
nous aussi, obscurcir l'obscurité.
Sans être assez grossier pour s'arrêter
à des billevesées d'identités.

Reprenez-vous, tendre traducteur,
seul annonciateur de sens inconnus,
et faisons patience, avec Arthur, en attendant le bateau.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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