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Critique de le_Bison


Si je devais définir « A mi-chemin », j'évoquerais simplement cette douce odeur qui émane des restaurants et motels de l'Amérique profonde distillée par ces courtes nouvelles de 2 à 20 pages. D'ailleurs, l'illustration de la couverture 10/18 (photographie de Dominique Duplaa) me fait déjà saliver d'un Special Banana Milkshake : Je suis déjà en Amérique ! Une première cigarette, des pancakes dans un motel, un juke-box qui balance dès huit heures du mat' de la musique country. J'aime bien la country le matin. Je m'assois à une table, la serveuse me verse un café, et j'attends Sam Shepard. Beaucoup de films, quelques scénarios dont le Zabriskie Point et le Paris Texas et ce recueil de nouvelles dont je découvre les premières pages jaunies par le soleil, « A mi-chemin ». J'apprécie l'image qu'il me donne de l'Amérique, une Amérique rurale et poussiéreuse.

Là-bas, loin du chaos urbain, se posent des tranches de vie, simples et modestes. Il y sera beaucoup question de fermiers, de courses hippiques, de bétail et de battements de coeurs. Solitude et amours perdus qui tentent de se frayer un chemin dans les méandres de la route poussiéreuse qui traverse l'Amérique de part en part. Arkansas, Minnesota, Kentucky et même Illinois, là où « il fait plus froid que dans le cul d'un esquimau », de courts périples pour âme solitaire à la recherche du bonheur, à l'évocation de souvenirs, ou à la quête d'identité…

Lorsque « A mi-chemin » s'achève, les souvenirs restent. Celles d'une Amérique dite profonde où on prend le temps à la contemplation, où on respire le soleil, la poussière et le froid intense de ses paysages. Des petits drames familiaux qui se partagent la une avec des souvenirs de jeunesse. le drame, le bonheur, les souvenirs et la contemplation : voilà les sentiments qui composent « A mi-chemin ». Oui, je m'y verrai bien à bord d'un pick-up couleur crème (Fat boy et Thunderbird laissées dans la grange), la dernière cassette de Kris Kristofferson hurlant son histoire déchirante avec la serveuse du motel dans les baffles, faisant le tour de ma propriété pour replanter quelques poteaux de ma clôture un peu trop lâche.

Le voyage est parfois court, mais jamais dénué d'intérêt car chaque jour, j'en découvre un peu plus sur ce Middle-west ; ce n'est pas tout à fait le Montana, mais on s'y rapproche – la pêche à la mouche est remplacée par la course hippique –, sinon les gens (pas que des bouseux) sont les mêmes, humains et attachants. Une ode à la poussière.

« A mi-chemin » où l'art de planter ses santiags dans la poussière du Middle-West.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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