Confession d'un masque. Dégonflage d'une baudruche. Exécution d'un fantoche.
Suisen est un coup d'épée dans l'eau .
Un intermède grotesque dans la pentalogie, et le seul des cinq livres, à mon sens, à être dépourvu d'intérêt. Comme son personnage principal et narrateur.
Comme Narcisse -Suisen, en japonais- épris de son image et condamné à s'y noyer faute de se connaître, Gorô Kida, (entrevu et déjà profondément antipathique dans Azami), est incapable de se voir tel qu'il est, refuse de reconnaître l'enfant blessé qui est en lui, et se contente pendant les trois quart du récit d'être l'hagiographe consternant de son lamentable personnage de play boy creux, présomptueux, infatué de sa personne et d'un égoïsme tyrannique.
Avant de se faire le critique consterné de ce qu'il est vraiment...mais sans nous toucher pour autant.
L'auteur pourtant sait à merveille capter les complexités de ses personnages, et sait faire béer leurs failles derrière un discours factuel et neutre. Ici , elle échoue tant la charge, à tous les sens du mot, est lourde..
Gorô, le sujet, n 'est guère reluisant, on l'a dit, son univers- une compagnie familiale de whisky japonais- sans grand intérêt , et son exécution en cinq actes n'a pas le brio d'une comédie puisque c'est la victime qui raconte, ni le tragique d'un drame, tant la victime échappe à notre compassion, ou même à notre empathie..
On s'ennuie donc un peu. Et on a hâte de retrouver les autres personnages et locuteurs subtils, complexes et raffinés, À L'ombre du chardon.
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