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Critique de jazzman


J'ai lu avec intérêt "Oranges amères" de Liad Shoham. Ce dernier est diplômé en droit de l'Université de Jérusalem et connait bien les arcanes du système israélien. Un système hélas basé sur la corruption et le racisme comme en témoigne " Terminus Tel-Aviv". Dans "Oranges amères" le racisme est assez peu abordé. le seul non juif est Saïd qui découvre le cadavre de Jarvy dans un verger dont nous apprendrons plus tard qu'il produit des oranges. Malgré tout, nous apprenons en filigrane que Hirsch et Brachfeld qui dirigent la ville depuis des décennies ont relégué les Séfarades arrivés dans les années 60 dans les faubourgs miteux de Petah Tikva. Liad Shoham connait d'ailleurs Petah Tikvah et l'on suppose qu'il sait de quoi il parle. Hirsch et Brachfeld sont des Ashkénazes qui se sentent investis d'une mission. Bref rappel: ce sont les Ashkénases qui ont fondé le pays et c'est à ce titre qu'ils pensent avoir tous les droits. C'est d'ailleurs ce qu'on laisse entendre sur Brachfeld à la page 348 car c'est là que nous apprenons que le nom initial de Petah Tikvah est Em Hamoshavot. le moshav est un type de village rural juif dans lequel ont travaillé des colons très courageux qui ne sont pas prêts à accepter d'être dépossédés de "leur ville". Il faut vraiment s'intéresser à la société israélienne et bien connaître les tenants et aboutissants qui sous-tendent ce roman pour y voir clair.
Les hommes politiques présentés ici sont pitoyables: Tsouriel et Goldstein= les mêmes et prêts à tout pour être élus, y compris au compromis avec des religieux qu'ils méprisent pourtant. Interdire la circulation des véhicules le jour de Shabbat! Très compliqué à comprendre et à accepter pour des citoyens d'un état laïque comme le notre!
Nous sommes bien contents qu' Anat Nahmias n'épouse pas Guily car cela aurait été contraire à ses principes. La fin est ouverte: elle quitte Petah Tikva pour aller à la mer. Place au rêve donc et à une nouvelle enquête...
Liad Shoham est vraiment un excellent auteur de polars et surtout il a le courage de mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans la société israélienne et la mène à sa perte. N'en voulons pas au meurtrier, il était prisonnier d'un système implacable!
Un bémol à le clé: la traduction laisse à désirer. Mais ça, ce n'est pas la faute de Liad Shoham!
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