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EAN : 9782264067876
432 pages
10-18 (06/10/2016)
3.39/5   28 notes
Résumé :
Israël, Petah Tikva, une ville sans histoire. L'officier de police Anat Nachmias s'ennuie. Elle ne s'occupe que de délits mineurs, seuls crimes dans cette ville où les habitants ferment les yeux sur les pratiques frauduleuses du maire.
Celui-ci, en fonction depuis vingt-cinq ans, a fait construire écoles, installations sportives, bâtiments publics et espaces verts pour transformer sa petite bourgade agricole en véritable métropole. La monotonie du quotidien e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Journaliste d'investigation est parfois un métier à haut risque, surtout à Petah Tikva, malgré la beauté des orangers !

Dovy Tsouriel, le maire, règne en maître et il n'a pas prévu de laisser son trône à ses rivaux aux prochaines élections. La corruption est, pour lui, tout un art qu'il manie avec brio depuis des décennies et il ne changerait pour rien au monde ses habitudes.

« Or, il était certain d'une chose : celui qui se laisse acheter une fois se laissera toujours acheter. La première fois, les gens ont peur. Ils ont des scrupules et des maux de ventre. La deuxième fois, leurs pensées ne tournent déjà plus qu'autour du don corrupteur qu'ils espèrent obtenir. »

Aussi, quand Tamir Jarvi, un journaliste, disparaît, Dovy Tsouriel est le premier soupçonné. L'inspectrice Anat Na'hmias, récemment arrivée, mène l'enquête et découvre les us et coutumes de la localité. Elle va devoir faire face à un cas de conscience majeur car elle s'est fiancée avec le fils du maire et va bientôt être son épouse. Aura-t-elle le courage d'enquêter, de démêler le vrai du faux, au risque de saborder son futur mariage et peut-être même sa carrière dans la police de Petah Tikva ?

J'ai trouvé ce polar israélien fort divertissant, j'ai aimé son ton caustique et satirique. Il évoque sans tabou le monde cruel de la communication et des manipulations politiques. J'ai adoré ce réalisme mordant, proche de l'humour noir, et universel car il ne concerne pas que la vie politique en Israël. On retrouve certains des comportements évoqués dans tous les pays.

Je vous invite à lire sur Babelio la chronique de Kielosa qui me l'a fait découvrir.

Pour les polars israéliens, il y a aussi la liste de Pecosa, sans oublier celle de Bookycooky sur la littérature israélienne en général. de belles heures de lecture en perspective !
Lien : https://laurebarachin.over-b..
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Dans ce roman policier, l'auteur israélien de thrillers, Liad Shoham, nous présente un cas typique de corruption : un maire véreux, des hommes riches et puissants qui oeuvrent à l'ombre, une agence immobilière qui sert de façade, des transferts de capitaux douteux, des appels d'offre truqués etc.

Chez Liad Shoham cela se passe à Petah Tikva (qui signifie en Français : "ouverture vers l'espoir"), une ville de quelques 225.000 habitants à l'est et à l'ombre de la turbulente Tel-Aviv à une vingtaine de kilomètres sur la côte méditerranéenne.

Si le démarrage de ce conte est un peu confus à cause d'un nombre pléthorique d'acteurs, la description d'une vaste corruption avec d'anciens et nouveaux joueurs, face à une presse curieuse et une police qui observe impuissante, requiert une certaine quantité de personnages. Et ces personnages ne vivent pas seuls et isolés, mais ont des amis et de la famille qui assument évidemment leur part dans cette intrigue.

En plus, l'auteur n'a pas froid aux yeux, car il n'a pas hésité à choisir une héroïne, l'inspectrice du département des investigations policières, Anat Na'hmias qui est fiancée à Guily Tsouriel, le fils de Dovy Tsouriel, l'éternel maire corrompu de Petah Tikva.

Au moment où le récit débute, la situation dans cette "paisible" ville se complique dramatiquement du fait qu'un riche requin national, Siméon Faro, une espèce de "Bugsy Siegel" (le mafieux américain légendaire de la Yiddish Connection d'origine juive ukrainienne, né gentiment Benjamin Siegelbaum à Brooklyn en 1906 et abattu à Hollywood en 1947 - le rappeur français Gilles Duarte a choisi Stomy Bugsy comme nom d'artiste) a décidé de reprendre les affaires de Schlomo Brachfeld et Zeev Hirsch, les 2 vieux potentats locaux, en main propre. Dans ce but, il propose au maire Tsouriel de doubler purement et simplement les "investissements" des sieurs Brachfeld et Hirsch.

L'histoire se gâte fâcheusement lorsqu'un avocat stagiaire, Hanan, refile un dossier financier hautement compromettant au journaliste d'investigation, Tamir Jarvy, qui lui, très bizarrement disparaît ainsi que le dossier, comme de bien entendu. Sa fiancée Shirley panique et mobilise la police. Et vous l'avez sûrement deviné, c'est notre inspectrice favorite Anat Na'hmias qui est chargée de l'enquête par le grand superintendant Alex Levotsky.

Mission délicate, à cause de son fiancé, le fiston du maire, et en même temps périlleux grâce à la personnalité du grand manitou Faro, qui n'a pas comme habitude de reculer devant un quelconque obstacle.

Chers ami-e-s, voilà les points de départ et les ingrédients d'une histoire qui, sur 430 pages, saura capter toute votre attention et vous offrira, par ailleurs, quelques intéressantes surprises.

C'est le second thriller que j'ai lu de Liad Shoham et je dois dire que "Oranges amères" m'a plu davantage que son "Asylum City", lu et critiqué ici le 2 avril 2017, et qui ne m'avait pourtant pas déçu du tout, bien au contraire.
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Bien différente de l'extravagante et délurée Tel Aviv, sa voisine, la sage Petah Tikva est une ville paisible où il ne se passe jamais rien. C'est ici que la jeune inspectrice Anat Nahmias a pris ses fonctions, comptant sur des possibilités de promotion rapides et se rapprochant par la même occasion de Guily, son tendre fiancé. Mais Anat s'ennuie. La police a bien eu vent de la corruption qui règne à la mairie, tenue depuis vingt-cinq ans par Dov Tsouriel, mais elle ferme les yeux sur les méthodes du notable, préservant ainsi la quiétude de la ville. Tout change le jour où une femme vient signaler la disparition de son mari. A-t-on voulu faire taire ce journaliste d'investigation probe et intègre ? Ses supérieurs penchent plutôt pour la fuite d'un homme qui refusait la grossesse de sa compagne, mais Anat veut creuser l'affaire. Surtout quand Ido Dolev, publicitaire spécialisé dans les campagnes électorales et ami du disparu, vient lui faire part de ses soupçons. Ido met le maire en cause et Anat, bien que mal à l'aise, décide d'unir ses forces à celles du séduisant publicitaire.

Un polar installé dans le climat très particulier d'une ville de province en Israël. Sous une apparente bonhomie, la ville et son maire cachent bien des secrets. Ici pas de crimes sanglants, de courses-poursuites ou de tirs intempestifs. Tout se passe dans l'ambiance feutrée de la salle du conseil municipal. La ville est tenue officiellement par un maire corrompu, et officieusement, par deux parrains issus des deux familles de pionniers qui l'ont fondée et qui, à coup de magouilles, chantages, pots de vin et dessous de table, contrôlent tout le marché de l'immobilier. Ce système où l'honneur tient aussi sa place est chamboulé par l'apparition d'un mystérieux troisième larron, plus jeune, plus dur, qui n'hésite pas à abattre ceux qui voudraient se mettre sur sa route. Et l'image propre et lisse de Petah Tikva se fissure.
Liad SHOHAM nous promène dans les arcanes de la corruption avec ce polar surprenant et riche en tensions et en rebondissements. Famille, politique, mafia, argent, sexe et sentiments sont au coeur d'une enquête menée par un duo original et séduisant. Une belle réussite que cette immersion dans une ville israélienne où le maire omnipotent sait ménager les religieux, la société civile et ses ''mécènes'' mais n'oublie jamais de veiller à ses intérêts personnels. À découvrir aussi pour le dépaysement.
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J'ai lu avec intérêt "Oranges amères" de Liad Shoham. Ce dernier est diplômé en droit de l'Université de Jérusalem et connait bien les arcanes du système israélien. Un système hélas basé sur la corruption et le racisme comme en témoigne " Terminus Tel-Aviv". Dans "Oranges amères" le racisme est assez peu abordé. le seul non juif est Saïd qui découvre le cadavre de Jarvy dans un verger dont nous apprendrons plus tard qu'il produit des oranges. Malgré tout, nous apprenons en filigrane que Hirsch et Brachfeld qui dirigent la ville depuis des décennies ont relégué les Séfarades arrivés dans les années 60 dans les faubourgs miteux de Petah Tikva. Liad Shoham connait d'ailleurs Petah Tikvah et l'on suppose qu'il sait de quoi il parle. Hirsch et Brachfeld sont des Ashkénazes qui se sentent investis d'une mission. Bref rappel: ce sont les Ashkénases qui ont fondé le pays et c'est à ce titre qu'ils pensent avoir tous les droits. C'est d'ailleurs ce qu'on laisse entendre sur Brachfeld à la page 348 car c'est là que nous apprenons que le nom initial de Petah Tikvah est Em Hamoshavot. le moshav est un type de village rural juif dans lequel ont travaillé des colons très courageux qui ne sont pas prêts à accepter d'être dépossédés de "leur ville". Il faut vraiment s'intéresser à la société israélienne et bien connaître les tenants et aboutissants qui sous-tendent ce roman pour y voir clair.
Les hommes politiques présentés ici sont pitoyables: Tsouriel et Goldstein= les mêmes et prêts à tout pour être élus, y compris au compromis avec des religieux qu'ils méprisent pourtant. Interdire la circulation des véhicules le jour de Shabbat! Très compliqué à comprendre et à accepter pour des citoyens d'un état laïque comme le notre!
Nous sommes bien contents qu' Anat Nahmias n'épouse pas Guily car cela aurait été contraire à ses principes. La fin est ouverte: elle quitte Petah Tikva pour aller à la mer. Place au rêve donc et à une nouvelle enquête...
Liad Shoham est vraiment un excellent auteur de polars et surtout il a le courage de mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans la société israélienne et la mène à sa perte. N'en voulons pas au meurtrier, il était prisonnier d'un système implacable!
Un bémol à le clé: la traduction laisse à désirer. Mais ça, ce n'est pas la faute de Liad Shoham!
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Ce polar israélien tendance corruption des élus m'a semblé d'une grande banalité. Trop de personnages dans cette histoire où rien ne manque, mafia locale avec vieux parrains, policière trop proche d'un élu, escort girls, sbires au coin de la rue. Tout ça ne vaut pas 20 shekels. Encore faut-il connaître le taux de change du shekel. Qu'apprend-on dans Oranges amères? Que Tel-Aviv ne représente guère Israel. Mais le pays est si minuscule que je peine un peu à croire à une telle distance spirituelle entre la métropole branchée et la ville moyenne de Petah Tikva 200 000 habitants à quelques dizaines de kilomètres. J'adore les grands auteurs israéliens, Yehoshua, Appelfeld, Oz, Grossman, si riches et si douloureux. Là mes vacances littéraires là-bas sont un peu ratées. Manque sérieusement d'une ambiance, thriller, urbaine, ou rurale d'ailleurs. Les courts chapitres défilent sans que l'on s'attache ni aux vieux mafiosi mode sioniste, ni au couple virtuel fliquette-fils du maire sortant, ni aux autres candidats à la mairie. Aucune allusion aux colons ni aux voisins palestiniens. Bien sûr on n'est pas à Jerusalem, jamais citée. Mais quand même on n'est pas non plus hors du temps.

Voilà. Tout est dit en ce qui me concerne. Cet article ne restera pas dans les annales. Au moins évitera-t-il le mensonge de la quatrième de couv. qui trouve ce polar haletant. J'ai peu haleté. Allez!
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La pensée qu’il se retrouvait à présent, lui, du côté de ceux qu’on manipule, et auxquels on tente de faire gober des sornettes, le pétrifiait. En tant que vendeur d’illusions, il avait toujours méprisé ses clients, et tous ceux qui tombaient dans les pièges grossiers que leur tendaient des gens comme lui.
« Détourne leur attention, embrouille-les, et ils oublieront très vite ce qu’ils veulent, pour se mettre à te suivre partout », disait toujours son père. Et il avait raison. Les gens sont cons. Mais pas lui. Son père lui avait enseigné la suspicion ; il lui avait appris à chercher systématiquement la motivation secrète et à ne pas laisser les autres la manipuler aisément.
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Elle se retint de lui demander s’il s’était raconté ces mensonges au cours de toutes ces années, et si c’est ainsi qu’ils s’étaient tous acheté une conscience – « puisque cela ne porte préjudice à personne, alors cet argent nous revient. Fondamentalement, nous n’agissons de la sorte que dans l’intérêt du public. Pour son seul bien. Une nouvelle invention, donc : la corruption au service de la collectivité ».
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On pouvait aussi supposer qu’il proposerait des postes. Donner du travail aux gens est un excellent moyen de les fidéliser. Chaque personne à laquelle on promet un emploi a des proches, de la famille, des gens qu’elle incitera à aller voter en faveur de celui qui assurera son salaire. De cette pratique, Tsouriel avait su faire un art.
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— C’est un crime effroyable, lui dit une femme qu’il ne connaissait pas.
Il ne répondit rien, mais elle n’hésita pas à ajouter :
— J’ai vu, de mes propres yeux, de quelle façon il l’a tué. Hanan acquiesça d’un signe de tête, tout en persistant à se taire.
— Que vous ne soyez jamais plus confronté au malheur, reprit-elle dans un soupir, la main posée sur son épaule, puis elle pivota et disparut.
Il se tint là, cloué sur place, encore quelques secondes.
Dès qu’il quitta le cimetière, il ralluma son portable, qui se mit aussitôt à sonner. « Travail » : ce nom scintilla sur l’écran de l’appareil, d’où s’élevait une joyeuse mélodie, qui convenait à d’autres temps, à d’autres lieux. Il s’était souvent promis de la modifier et, chaque fois, il avait oublié de le faire.
Le téléphone se tut, et Hanan nota qu’on y avait laissé plus de cinq messages pendant qu’il était éteint. Il n’avait pas le moindre doute sur l’identité de celui qui les avait déposés. Il releva les yeux et aperçut sa mère qui s’éloignait, réconfortée par sa sœur aînée. Ses parents avaient été mariés trente-sept ans. Et soudain, elle était seule. Ils étaient tous seuls. Six mois à peine s’étaient écoulés depuis qu’on les avait informés de la maladie maudite qui allait terrasser son père, et aujourd’hui, on venait de marquer le trentième jour de deuil. Il respira profondément, quand le téléphone se remit à sonner – comme il détestait cette boîte !
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Il connaissait bien les politiciens. Il savait qu’ils ne s’intéressent qu’à leur petite personne. Qu’ils changent d’avis, d’alliances, et n’agissent qu’en fonction de ce qui est bon pour eux. Tôt ou tard, ils réalisent que c’est la seule façon de survivre.
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