AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 15 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux corps se font face. 

Celui d'Aurore qui dompte ses fantômes par la danse, la souffrance acceptée et apprivoisée, le poids contrôlé. 

Et celui de sa soeur, pleine de vie, clouée dans un fauteuil roulant par la sclérose en plaques. 

Deux façons de vivre. Chacune prisonnière d'une façon différente de son corps.

Chacune décide de coucher sur le papier son ressenti, ses émotions. 

Une façon, pour l'une, de régler les comptes entre un père absent et une mère malade. Et surtout pour dire l'admiration pour une grande soeur : son modèle, son ancre, si proche et pourtant si inconnue. 

Une façon, pour l'autre, d'affronter l'avenir, l'après dont elle sera absente. Son enfant qu'elle ne verra pas grandir. Et en attendant, supporter la sollicitude oppressante des proches, gérer sa volonté de vivre mais son souhait aussi d'en finir de cette vie qui n'en est plus une. 

Un face-à-face servi par une plume magnifique. Une plongée dans les pensées intimes de deux soeurs. Un examen de conscience, tel le ressac de la mer, qui dit l'impossibilité de comprendre les êtres aimés.

Un très beau premier roman, tout en introspection et d'une grande sensibilité.
Commenter  J’apprécie          110
Voici un premier roman fort et puissant sur le corps, la féminité, la maternité, la maladie et la mort. Rien de très gai je vous l'accorde, mais il est très bien écrit.
La structure repose sur les lettres de deux soeurs. L'une est atteinte d'une sclérose en plaques et perd peu à peu l'usage de tous ses membres. Elle devient paralysée et dépendante. L'autre soeur, Aurore, la plus jeune, danse et recherche la maîtrise de son corps. Elle est anorexique comme sa mère qui s'est très peu occupée d'elle. Sa mère ayant réclamée toute l'attention de son père, Aurore est en manque d'amour et sa grande soeur a été cette mère qui lui faisait défaut. La perte inéluctable de sa soeur lui cause une immense douleur.
La grande soeur, qui n'est jamais nommée, a un enfant, Elie. Aurore adore ce petit garçon et se projette après la mort de sa soeur. Elle lui sera dévouée comme une mère et s'occupera de lui. Mère, elle ne veut pas l'être. Elle refuse de voir son corps changer. Elle se révèle plutôt égoïste, fuyant la vue de sa soeur qui dépérit.
La voix des deux soeurs alterne et offre deux points de vue différents, deux caractères. L'écriture les aide à se libérer, à aller mieux. Ce roman aborde également la fin de vie et l'euthanasie. Quand la maladie l'emmure totalement, la grande soeur aimerait avoir le choix de mourir mais elle sait que personne dans son entourage n'aurait le courage d'accéder à sa demande. Toute sa famille préfère la garder en vie le plus longtemps possible.
Avec lucidité et un ton sarcastique, faisant parfois penser à l'humour yiddish d'Isaac Bashevis Singer, l'autrice interroge sans donner de réponses : comment survivre au malheur ?
Arielle Sibony est une jeune artiste et écrivaine. Elle aime susciter des émotions et des questionnements. Il faut préciser que ce roman n'est pas autobiographique. Il est totalement inventé et c'est assez bluffant. Elle s'est certes documentée sur la maladie, mais elle réussit à se mettre à la place des autres, ce qui lui permet dit-elle de « s'évader de sa vie ». Avec une écriture instinctive, elle offre un « livre juste et drôle sur la mort ». Son éditrice n'a pas retravaillé le texte et a préservé le « jaillissement » de son écriture. D'origine juive, la famille est également un thème qui la fascine. Lors d'une rencontre VLEEL, elle a parlé notamment de son père, Daniel Sibony, philosophe et psychanalyste, ainsi que de ses soeurs.
Si vous aimez les romans intimes, introspectifs, ressentir des émotions et que vous n'êtes pas dépressif, je vous recommande la lecture de ce roman qui a de nombreuses qualités.
Merci à VLEEL et aux éditions Michalon pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          50
Sous forme épistolaire, corps à corps est un échange entre deux soeurs. L'une, atteinte d'une maladie dégénérative, est condamnée, l'autre Aurore, n'arrive pas à assister à ce dépérissement.
Deux soeurs pourtant très proche dans leur jeunesse, que la vie a naturellement séparée, l'une pleine de vie, mariée un enfant et l'autre devenant danseuse reconnue, froide et imperturbable.
Quand la mort s'invite dans une famille, tout est chamboulée, les relations changent, le passé ressort. Ces écrits des deux soeurs vont les amener à une introspection minutieuse d'elles-mêmes.

Arielle Sibony, dont c'est le premier livre, nous raconte ce dépérissement à travers les yeux des deux soeurs. Lorsqu'un corps ne répond plus alors que l'autre à passer toute sa vie danser et à être extrêmement exigent envers lui-même. le caractère de chacune et leur chemin de vie sont liés naturellement à leur vécue, leur enfance.

Des échanges à la fois durs et cassants et pourtant remplis de sentiment. Intense et long (ce n'est pas négatif c'est le temps qu'il faut pour accepter le changement), c'est comme un ballet parfaitement préparé, l'auteur nous décortique avec beaucoup de rigueur l'évolution de leurs pensées. Un livre pour un lecteur aguerri qui aime décortiquer chaque mouvement de pensée.
Les thèmes abordés y sont fort, le débat sur la fin de vie très actuel, l'acceptation de la vie tout simplement.
Commenter  J’apprécie          30
En un double récit épistolaire, Arielle Sibony questionne les rapports aux corps, la sororité, la mort, l'amour, la vie et l'écriture. Un premier roman très émouvant à la grande qualité rédactionnel !

Ce livre alterne entre les lettres de la narratrice, Aurore, 23 ans, danseuse, celle qui croit réussir à dompter son corps et qui envie sa grande soeur. Cette dernière, avocate, mariée et mère d'un garçon, n'est jamais nommée. Elle est atteinte de la sclérose en plaques. Son corps lui échappe. Elle est en train de mourir. Les soeurs sont prisonnières de leurs corps, mais pas de leurs esprits. Toutes les deux ont grandi dans une famille où le père était absent et la mère anorexique. Toutes les deux font face à leur destin.

Pour les deux soeurs, l'écriture est un exutoire. Écrire, pour se soulager. Écrire, pour se libérer. Écrire, les mots pour guérir les maux. Écrire, pour donner une voix. Écrire, pour donner des voix. Écrire, pour vivre. Écrire, pour survivre. Écrire, pour exister. Écrire, pour ne pas oublier. Écrire, pour « alléger les peines tout en consolant les coeurs ».

Ce livre est difficile à lâcher. le texte relève d'une grande maturité. Certains des passages sont bouleversants où les émotions littéralement m'ont transpercé ! Un livre qui m'a retourné les tripes !
Commenter  J’apprécie          20
Alors que le débat sur l'euthanasie et le suicide assisté est relancé en France, Arielle Sibony signe un roman troublant sur la fin de vie d'une jeune femme atteinte de sclérose en plaques.
Troublant parce que ce qui pourrait passer pour une auto fiction est bien un roman, troublant parce que cette jeune auteure n'a que 29 ans et qu'elle s'attaque à un sujet douloureux avec une très grande maturité.

Dans son roman, les récits de deux soeurs se répondent, l'aînée, condamnée par la maladie et sa jeune soeur danseuse étoile. Et la question des corps est au centre de tout. Celui que l'une s'efforce de dompter avec douleur dans l'exercice de son art, celui qui n'obéit plus et se dégrade irrémédiablement pour l'autre.
Le sujet est terrible mais l'émotion retenue. Chaque soeur écrit, le plus souvent sur elle-même sans s'épargner, avec clairvoyance et distance.
Leur relation est compliquée mais forte, et n'appelle selon moi pas de jugement car comment savoir comment réagir face à la maladie d'un proche.
Ce premier roman surprenant est une réussite.
Commenter  J’apprécie          00
Une soeur aînée, brillante avocate, mariée et mère, souffre d'une maladie dégénérative qui la paralyse.
Une petite soeur, danseuse étoile, endure nombre de souffrances physiques pour conserver un corps parfait et entraîné.
Nous explorons les liens qui les unissent à travers les écrits de chacune. C'est, pour elles, l'occasion de faire le point sur leur passé. Leur écriture est thérapeutique. L'une veut quitter ce monde en paix, l'autre renaît au fur et à mesure à la fois de ses écrits et du temps qui passe.
Arielle Sibony transcrit , dans ce premier roman, les sentiments des deux soeurs avec justesse, délicatesse et beaucoup de pudeur. Elle y aborde nombre de thématiques comme l'euthanasie ou encore l'anorexie. Il y est également question des traumas de l'enfance qui peuvent s'adoucir voire disparaître. Les humains sont imparfaits, les familles également. Chacun fait de son mieux avec son vécu.
Commenter  J’apprécie          00

Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3673 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}