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Critique de Andromeda06


C'est avec énormément de plaisir que je me suis à nouveau incrustée à Queyrac, petit village quercynois, chez Philomène et son mari. Seize ans ont passé depuis la fin du premier tome ("Les cailloux bleus"), Philomène et Adrien n'ont pas chômé. Ils travaillent désormais à leur compte, ils ont quatre enfants et mènent une vie harassante mais heureuse. Malheureusement, les temps changent, le monde évolue, et il leur faut s'adapter continuellement...

Nous traverserons les années et les saisons, de la veille de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la fin des années 1950, tout en accompagnant Philomène et les siens dans leur vie quotidienne, souvent mouvementée ou au contraire d'un calme plat. Ils doivent vivre avec leur temps, ce qui n'est pas toujours facile à accepter. Ils doivent composer avec les guerres, la Seconde Guerre mondiale d'abord, celle d'Indochine ensuite et celle d'Algérie pour finir.

Ainsi, nous ne nous ennuyons pas, d'autant que l'auteur a su, comme à son habitude, bien implanter ses personnages dans L Histoire et les décors quercynois. La famille et les relations familiales sont les thèmes premiers de son intrigue, mais bien d'autres nous emportent : l'amitié et l'entraide, le deuil, la crise économique, la Résistance quercynoise durant l'Occupation allemande, les difficultés à gérer une petite exploitation agricole quand la mécanisation des plus grandes vous empêche de suivre le mouvement, l'exode rural et les petits villages qui déclinent, l'essor du tourisme grâce aux premiers congés payés, la vie politique du pays (Front populaire, régime de Vichy, De Gaulle, etc). le tout dépeint dans des paysages et décors que l'on se représente facilement grâce à la jolie plume minutieuse et doucereuse de l'auteur.

Parfois, l'ambiance est tendue, puis plus sereine et revigorante à d'autres. Les personnages sont plus qu'attirants, et j'ai vraiment beaucoup aimé les suivre tout au long de ma lecture. Ils sont de plus en plus nombreux (la famille s'agrandit au fil des années), mais aucun d'eux n'est oubliable (et au pire, il y a un arbre généalogique en fin d'ouvrage). C'est par le biais de Philomène que nous découvrons l'intrigue, cette femme que nous connaissons depuis petiote et que l'on voit grandir, s'épanouir et vieillir au fil des pages, traverser nombre de drames et de deuils mais qui choisit de ne se souvenir que du meilleur, toujours. Elle est extrêmement touchante, quand elle aime son mari, quand elle s'inquiète constamment pour ses enfants, quand elle chérit ses brebis, quand elle puise dans ses souvenirs les meilleurs pour ne pas flancher, quand elle refuse de quitter sa terre natale, quand elle voit la mer pour la première fois... Les émotions montent et descendent d'un chapitre à un autre, au gré des saisons qui reviennent l'une après l'autre, inévitablement.

Je ressors enchantée de cette lecture, pas toujours facile au vu des sujets abordés, mais merveilleuse tout de même. Je suis tombée sous le charme de cette belle région caillouteuse. J'ai vécu toute l'histoire comme si j'y étais moi-même. J'ai été séduite par nombre de personnages finement construits. Je suis et reste indéniablement amoureuse de la plume délicate de l'auteur.

J'avais beaucoup aimé "Les cailloux bleus". "Les menthes sauvages" est encore mieux réussi à mon sens. Cette duologie m'a offert de merveilleux moments de lecture. Il va vraiment me falloir revenir vers Christian Signol un peu plus souvent...
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