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Comment raconter une enfance, qui n'en ai pas vraiment une, alors qu'on a eu ses deux parents avec soi, un petit frère complice, une grande maison et en apparence pas de soucis matériels ?
La romancière et poète Steinunn Sigurdardottir, donnant la parole à Lilla, enfant et adulte, d'une prose très poétique, égayée d'humour, raconte la triste histoire d'une famille de pédiatres, qui trop occupés à soigner les enfants des autres négligent royalement les leurs (« ...ils étaient honteusement dans la lune, ceux-là même qui s'intitulaient papa et maman... et ils se comportaient en réalité comme si Mummi et moi n'existions pas.»), pourtant ils sont inoffensifs, trop. Une maison où une fois la bonne allemande “Magdamamma” partie, sera abandonnée aux bons soins de deux petits enfants, sans parler du côté affectif quasiment absent. Une histoire extrêmement tragique et émouvante, où la petite fille secondé de Mummi le petit frère, va se transformer en la reine de la débrouille pour survivre.
«  Je me débrouillai tant bien que mal pour exister, à peu près à mon image, jusqu'à aujourd'hui . », une image de soi qu'elle trouvera dans l'amour d'un homme, bien que sa vie en deviendra beaucoup plus compliquée par la suite.......

Ce livre qui au fond est d'une tristesse infinie irradie jusqu'à la fin, d'une énergie magique, celle de la Vie, celle qu'on peut toujours entrevoir pourvu qu'on s'en donne la peine ou qu'on soit doué pour l'entrevoir ( à mon âge je ne suis toujours pas sûr lequel des deux est valable), cette énergie qui nous fait supporter tous les revers, tous les maux de l'existence auxquels nous sommes tous exposés, sans exception. Sauf que comme dit Lilla, trop de revers, trop de maux, même l'énergie s'essouffle, les compensations n'arrivent plus à être à l'ordre du jour. “Toute l'existence, une tripotée de compensations pour quelque chose qui manque”, un manque que finalement on ne rattrape pas......
Un livre poignant que j'ai beaucoup aimé !


“J'en suis venue à penser que c'est l'indifférence qui déclenche les choses bien plus
que ne le ferait n'importe quelle intervention”.
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Voici un roman traduit de l'Islandais qui témoigne, à l'aide d'une très belle écriture, de l'enfance pas très heureuse de Lilla, dite "Li, "petite fleur fragile qui n'a jamais eu le temps d'éclore: ni regardée, ni aimée, ni protégée, niée, seule (avec son frère Mummi )et pourtant dans un appartement de huit pièces, dans l'aisance matérielle !
Ses parents, , ne s'occupaient jamais d'elle ni de Mummi,: "Les Époux " comme ils les nommaient , "Indifférents" , ne pensaient pas à leurs propres enfants en bonne santé mais seulement aux enfants malades de l'hôpital , trop occupés à soigner les enfants des autres.........
Son manque d'amour est si cruel qu'elle s'invente une amie imaginaire .
C'est l'histoire, en réalité , d'une femme à qui personne n'a expliqué la vie: depuis "la gousse moisie " de l'enfance, Li remue la terre souillée de ses souvenirs, d'adolescence et d'enfant avec ses blessures, ses manques , ses fêlures qu'elle a du mal à supporter .
Le retour de son amoureux provoque chez elle le retour sur sa vie passée .Elle désire faire enfin pousser le bonheur ........Elle s'aperçoit seulement à la mort de son père qu'il l'aime ..........
L'auteur tisse une toile à la fois irréelle et intimiste, aérienne et prenante , dense .
On notera de très beaux passages poétiques , délicats, des réflexions touchantes , profondes sur le sens de la vie et de la mort , du chagrin , du manque ......
Un ouvrage nimbé de poésie , en demi- teinte, sensible et tendre, infiniment triste et nostalgique et surtout un témoignage vibrant prouvant qu'un enfant ne peut se construire sans amour ni contact humain ........
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Ce roman conte l'essentiel. Ce qui nous relie à nos parents. Ce qui nous tourne vers un être en particulier, à nous destiné. Ce qui nous penche vers nos enfants. Ce qui nous rend humains.

Ce roman poignant et d'une écriture très poétique m'a prise dans ses rets de vie, de mort et d'amour.

Manque d'amour dès le début de vie, pourtant. Indifférence totale des parents envers la petite Lilla et son frère Mummi. Médecins pour enfants tous deux, ils se consacrent entièrement à leur métier, aux enfants des autres. D'ailleurs Lilla et Mummi ne les appellent pas « papa et maman » mais « les Epoux » ou tout simplement « Ragnhildur et Haraldur ».
Indifférence ignoble, meurtrière.
Et pourtant ! Comment une femme indifférente peut-elle à ce point hanter sa fille ? « Ragnhildur s'était introduite dans les recoins de notre esprit. Tous les chemins ramenaient à cette personne - c'était comme si elle dirigeait tout, du plus petit au plus grand, la fin et la cause fatale ».

Mais Lilla a de la ressource. Elle se tournera vers d'autres personnes et déversera son amour sur son petit frère, sur une femme en manque de son enfant, et sur celui qui l'éveillera à son propre être. Tout tourne autour de ce dernier, d'ailleurs, qui part et qui revient. Qui l'attend.

Lilla deviendra infirmière auprès des êtres en fin de vie.

Le début d'une vie, la fin d'une vie : tout passe par l'amour.
Roman poignant, je l'ai dit. Pas mièvre pour un sou !
Tendre et tragique.
Philosophique, finalement. Car il remonte aux sources.
A la source essentielle.

Merci à mon amie Annette qui, par sa critique sensible, m'a orientée vers cette histoire islandaise mais universelle.
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Le titre le cheval soleil de l'Islandaise Steinunn Sigurdardottir et la jolie couverture des éditions 10/18 avaient tout pour m'attirer. Attraction renforcée par les critiques élogieuses parcourues sur Babelio. Présent dans les rayonnages de la médiathèque, j'ai sauté sur l'occasion. Hélas, la rencontre attendue n'a pas eu lieu.

Je reconnais des qualités à l'écriture de l'auteure, dans un style plutôt froid et clinique. Elle dépeint une famille dysfonctionnelle où les parents, tous deux médecins grandement préoccupés par leurs patients infantiles, semblent à peine avoir conscience de leurs propres enfants, Lilla et son frère Mummi. Tant que Magda, la domestique, était là, les choses se tenaient. Une fois partie, ce fut la déréliction et l'obligation pour la petite Lilla, même pas dix ans, de prendre en main les lessives, le récurage, etc. La situation de ces deux gamins qui s'élèvent l'un l'autre dans l'indifférence quasi complète des Époux, comme ils nomment leurs parents, m'a certes offusquée.
Mais je n'ai pas ressenti d'émotions particulières émaner du récit. On y parle également d'amour, de vie, de mort, avec beaucoup d'interrogations sur ce que constitue une existence. Lilla prend conscience en retrouvant son amour d'adolescence que sa vie ne fut remplie que de rien ou de faux-semblants. Il y a une certaine amertume dans ce constat ; "S'en aller de rien pour aller à rien. En attendant l'ultime douleur.
Non pas venue de la poussière pour retourner à la poussière, mais venue de rien pour redevenir rien.
De rien tu es venu, à rien tu retourneras."

Mes sentiments à l'égard de ce roman sont difficiles à cerner. Pas de grande rencontre révélatrice, comme je l'ai dit plus haut, mais ni détestation ni grosse déception. Malgré la situation et la vie de Lilla, je n'ai pu me sentir proche de cette enfant puis femme. Peut-être cela tient-il du ton utilisé par l'auteure? Ou n'ai-je pas choisi le bon moment pour lire ce livre?

Il faudrait sans doute que je tente une autre lecture de Steinunn Sigurdardottir afin de vérifier si c'est uniquement le cheval soleil ou si c'est avec son style que ça coince.
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Le personnage principal, Lilla nous dévoile petit à petit sa vie. Et surtout son enfance, avec des parents médecins très dévoués à leurs patients, mais complètement absents de la vie quotidienne. A partir du départ de leur nounou, les enfants se trouvent plus ou moins livrés à eux-mêmes. Ils s'en sortent physiquement, mais beaucoup moins affectivement. Nous suivons donc Lilla, qui raconte sa vie, avec une certaine distance et détachement, jusqu'à un moment clé, où elle pense que les choses peuvent changer, qu'elle a une chance de ressentir d'une autre manière et donner un autre cours au reste de sa vie.

La description de l'enfance de l'héroïne est bien écrite et bien rendue, il y a des moments forts et touchants. En revanche ce qui suit, l'âge adulte, n'est qu'esquissé et pas forcement toujours crédible. Il y a des points communs à pas mal de romans islandais contemporains, de belles descriptions de souvenirs d'enfance ou d'adolescence, des blessures ou fêlures qu'on a du mal à surmonter, sans vraiment savoir pourquoi. Une sorte de nostalgie et de manque. le tout dans une belle écriture poétique. Mais au bout de quelques livres de ce type, on finit pas ne pas trouver cela si original et sans doute moins touchant. Comme si le bonheur était par définition impossible en terre d'Islande, comme une fatalité, sans véritable raison, sauf ces jours trop courts, et le manque de soleil….
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J'aime beaucoup ce roman à la beauté fragile d'une fleur et à la plume délicate de son auteur, Steinunn Sigurdardottir, romancière islandaise. Les chagrins d'amour se transmettent-ils de génération en génération?
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Je viens de finir ce livre qui m'aura tenu en haleine peu de temps, un livre islandais qui m'a fait le même effet que Rosa candida. J'ai eu le "malheur" d'engloutir le début, de le poser quelques jours et de le reprendre en étant complétement perdue, mal m'en a pris. En reprenant le cours de l'action, on est tout de suite absorbé par cette plume tout à fait authentique, tout à fait poétique et quant à moi, elle m'a tout de suite interpellée. J'ai même été jusqu'à presque louper mon arrêt de train tellement je suivais avec palpitation la narration. Et d'ailleurs, quelle est-elle?

Nous sommes à Sjafnargata, bourgade islandaise pareille à toutes autres. Lilla c'est la narratrice mais son nom est très peu évoqué. C'est son surnom, Li, qui est chuchoté dans le creux de l'oreille, car c'est le petit nom que lui a donné son amoureux. Nous la suivons de l'enfance jusqu'à sa vie adulte, elle qui est un peu perdue dans son quotidien peu banal. Car ses parents sont médecins et n'ont d'intérêt que pour les petits corps malades. Raghnildur, la mère, est impitoyable dans ses diagnostics, elle a le don de reconnaître la maladie à sa base. Haraldur, le père, est plus coulant mais non moins tout autant absent à son devoir paternel. C'est ainsi que grandissent Li et son petit frère Mummi, comme des mauvaises herbes. Étaient-ils désirés? Leurs parents, qu'ils appellent entre eux "Les Époux", les évitent et semblent toujours extrêmement étonnés lorsqu'ils les croisent dans une pièce.

Heureusement la maison est grande, les rencontres sont rares et chacun respecte donc l'espace de l'autre comme un colocataire imposé. Les parents entre eux adoptent la théorie de l'autruche en s'enfermant dans des rôles de conjoints ordinaires : "où sont passés mes lunettes?" sont le lot quotidien de ces deux-là qui se sont retrouvés liés presque malgré eux (c'est du moins la sensation qu'on en a). D'ailleurs, l'hypothèse se confirme puisque Raghnildur garde en secret le poème d'un de ses amants de jeunesse et Haraldur lui, conserve une photo d'une ancienne petite amie décédée. Mais qu'est-ce que c'est que cette famille, me direz-vous? C'est exactement la question que je me suis posée car on a tout à fait l'impression d'être tombé dans un milieu de fous où tous les gens se côtoient presque forcés (sauf les enfants qui grandissent ligués contre les adultes). Voilà pour le schéma familial de Li ! Sauf que Li n'est pas seulement une enfant non choyée par ses parents, elle est aussi une femme qui a connu l'amour. C'est d'ailleurs cet homme, qui l'a fait vibrer par le passé, qui est le fil conducteur du livre. En effet, ils se sont connus adolescents, se sont aimés très sérieusement (l'amour peut-il être sérieux?) et se sont séparés, comme par la force des choses. Sauf que l'homme est de retour en Islande après un long périple en Italie et que c'est toute une histoire qui ressurgit. Les retrouvailles sans doute sont fortes car il y a tant à raconter...

J'ai l'impression d'avoir raconté beaucoup mais j'ai malgré tout omis des éléments importants qui ponctuent la vie de cette petite Li. Elle marche dans les traces de sa mère, se lie d'amitié pour l'"herbivrogne" du village, succombe à un homme, part et revient. C'est en somme une histoire loufoque où se mêlent les poèmes et une narration subtilement menée. Il y a les flash-backs, les apartés pour l'amoureux, les réflexions sur l'amour et la vie, enfin il y a cette famille, autant un poids qu'un indestructible attachement auquel on se rapporte lorsque le doute l'emporte.

Un livre fort et que j'ai aimé... beaucoup !
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Le Cheval Soleil raconte l'histoire touchante de Li' que l'on suit de son enfance pas tellement heureuse à l'âge adulte pas tellement plus heureux. Elle vit une enfance sans parents, non pas parce qu'ils sont absents physiquement mais parce qu'ils ne s'occupent jamais d'elle et de son frère. Ils ont bien plus à faire dans leur métier... Les deux enfants vivent donc leur propre vie, à l'écart de ceux qu'ils nomment entre eux Les époux. La période de l'enfance est extrêmement bien rendue, Li' ne reproche rien à ses parents, elle constate seulement, elle fait un état des lieux, elle pense juste que ses parents n'étaient surement pas faits pour être parents... Alors elle et son frère se débrouillent sans l'affection de leurs parents, ils se créent leur monde à eux... La vie de Li' se déroule ainsi, ni vraiment triste ni vraiment heureuse, elle rencontre un homme, se marie, a deux filles mais dans son coeur la place est prise par son Amoureux dont elle s'est éprise à l'adolescence. C'est le retour de cet amoureux qui provoque le retour de Li' sur sa vie passée. Il y a de beaux passages très poétiques (très bien traduits !), de très belles réflexions sur le sens de la vie, sur la mort, c'est à la fois triste et nostalgique... Mais je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas ce livre. J'ai aimé son style mais je trouve l'histoire et la façon dont elle est traitée un peu trop déprimante...
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Un roman islandais tout mince en volume et pourtant tellement touffu qu'il est difficile d'en parler et de le résumer ! Une écriture d'une beauté à couper le souffle, dans la lignée de celle d'Entre ciel et terre de Jon Kallman Stefansson. Un concentré de poésie, qui fait voyager dans une atmosphère à la fois intimiste et irréelle. Un mélange de prose et de vers, de mots savamment recherchés, quitte à y glisser quelques touches d'argot au passage pour mieux attirer l'attention du lecteur (effet garanti).

Je me suis régalée avec ces 187 pages d'une histoire d'amour peu banale, caustique à souhait par endroits, un zeste masochiste. "On dit que les femmes se chargent de se choisir un mari, mais ce ne fut pas mon cas. le père de mes filles s'était mis dans la tête de m'avoir et j'étais tellement à côté de mes pompes que je me laissais faire."

Chaque femme, ancienne petite fille à tresses apprendra que "les tresses ne coul[en]t jamais et bourlingu[en]t comme des bouteilles à message par toutes les mers du monde jusqu'à ce qu'elles échou[en]t en Australie"....

La fin de l'histoire vous attaque au coeur, écraser des ombres peut vous envoyer dans l'au-delà...

Un très beau roman d'une qualité littéraire indéniable.
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Lilla, bien que son prénom sente le printemps, n'est pas une femme épanouie. Depuis le départ de Magda, elle assure l'intendance de la maison et s'occupe de son petit frère alors qu'elle n'est, elle-même, qu'une enfant. Petit à petit elle se renferme sur elle-même. Ses parents, docteurs, vivent pour les enfants de l'hôpital, et leur chagrin d'amour respectif, d'ailleurs son frère et elle les nomment « les époux ». Elle n'a jamais eu, depuis le départ de Magda, de câlins. Jeune femme, Li rencontre l'amour, connait la joie et le bonheur, jusqu'à ce qu'elle mette fin à cette relation, comme si tout bonheur lui était refusé. Mariée à un autre parce qu'il le voulait, elle vit une vie triste et morne d'infirmière au service des mourants.

Enfant, elle allait voir « l'herbivrogne » une pauvre femme trop portée sur la bouteille dont la petite fille adorée a été confiée à une autre famille. Elle se trouvait bien avec elle, qui lui préparait des crêpes, lui parlait de sa fille jusqu'au jour où Li la trouve pendue, sans comprendre ce qu'elle avait vu. La fille d'herbivrogne deviendra son amie virtuelle puisque elle n'a aucune amie.

Une fois divorcée, elle revient dans la maison de son enfance et là, elle voit une silhouette connue : celle de son ancien et toujours amoureux.

Tout repart, peut-être que l'épidémie de chagrin d'amour à vie touchant sa famille et beaucoup d'islandais ne la touchera plus, qu'elle va pouvoir s'ouvrir à la vie. La chaleur, le désir de couleurs reviennent en elle, mais….

L'écriture de Steinunn Sigurdardottir est toute en demi-teinte, emprunte de poésie. J'ai beaucoup aimé ce livre mélancolique où tout arrive trop tard où la mort est omniprésente, même la « petite mort » qu'est la vie de Lilla.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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