Je comprends volontiers que la forme de roman puisse dérouter : ponctuation, mélange de dialogues et de narration, etc. Cependant,
Yo-yo est à ce jour mon livre préféré de
Steinunn Sigurdardóttir (je n'ai pas encore lu
le voleur de vie et
Maîtresses femmes).
Tous les éléments habituels du style de cette autrice sont ici présents sous leur plus beaux aspects : la sensibilité, la douceur, la gravité, la dérision comme forme d'humour.
Yo-yo m'est apparu avant tout comme une grande histoire d'amitié ; de ces amitiés qui sauvent l'humanité, dans un sens presque religieux, par sa seule existence. C'est l'amitié des deux Martin qui va les sauver au même d'affronter leur passer et d'assumer leur humanité. Car dans toute la littérature de
Steinunn Sigurdardóttir, il y a une confiance constante dans l'être humain même quand les thèmes abordés sont aussi graves que la pédophilie et que l'issue peut être l'autodestruction.
Je n'ai qu'un regret (mais sans importance je pense) est que l'histoire se déroule en Allemagne (où vit l'autrice) et non pas en Islande. Serait-elle inimaginable en Islande ?
Les romans de
Steinunn Sigurdardóttir sont toujours courts car elle a un don pour la concision. Je ne crois pas que la justesse de ses histoires résisteraient à des dizaines de pages supplémentaires.
Si vous aimez la délicatesse et la psychologie, ce petit roman est fait pour vous.