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Critique de Patsales


Grâce à de gigantesques villes verticales, la Terre a réussi à faire face à la surpopulation. Dans ce monde où personne n'a faim, où la liberté sexuelle s'épanouit, où la sécurité est assurée, le bonheur n'est pas un vain mot.
Ah! Ah! Ah! Tout le monde aura évidemment reconnu les prémisses d'une dystopie pas piquée des hannetons. Après avoir planté un décor presque idyllique, Silverberg s'ingénie à dénoncer l'envers du décor: lavage de cerveau, vie artificielle, drogue, conformisme, angoisse...
Chaque chapitre creuse un peu plus le mal-être des habitants des monades, et pourtant, c'est bien le tout début qui me paraît le plus terrifiant. Déjà, un monde de gens perpétuellement heureux, quoi de plus stressant ? Heureux car submergés de responsabilités dès 15 ans, flanqués de palanquées d'enfants, ignorant tout des livres ou du cinéma, n'ayant d'autre plaisir que le sexe toujours accepté, jamais décevant... c'est bon! Inutile d'en rajouter, M. Silverberg, rien n'atteint dans votre livre la violence des premières pages. Ensuite, qu'un homme s'enfuie, qu'un autre se suicide, c'est plutôt rassurant, si j'ose dire, de constater que l'humanité garde ses névroses et son insatisfaction.
Enfin, l'humanité... si les hommes du futur, parfois, sont dépressifs, les femmes, elles, gardent une placidité bovine. Toujours prêtes, jamais insatisfaites, les femmes sont les meilleures gardiennes des monades et il n'est pas besoin d'avoir lu Freud dans le texte pour pénétrer les fantasmes de Silverberg.
Ou l'art de transformer les dystopies en dysto(uche)-(pi)pie.
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