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Critique de Lune


Paru en 1934, ce roman de Georges Simenon demande que l'on se replonge dans l'époque qui le nourrit.

De Bruxelles à Charleroi, les us et coutumes, les milieux sociaux transparaissent.

Rien de surprenant, on sait dès le début qui tue et l'aboutissement qui l'attend.

L'intérêt se porte sur la pension de famille à Charleroi où Nagéar, le tueur originaire de Stamboul, se réfugie sur les conseils de la fille de la maison, entraîneuse à Bruxelles et maîtresse récente du ci-nommé.

Huis-clos lourd voire angoissant dans cette cuisine enfumée où Madame Baron accueille ses hôtes, la plupart des étudiants.

Hormis quelques sorties brèves des uns et des autres et des aller-retour dans leur chambre, tout se passe en cet endroit : cuisine, chauffage (charbon - les mines carolos ne sont pas loin), repas, échanges…

Ceux-ci situent chaque protagoniste : leur histoire évoquée, leur provenance, leurs pensées, leurs attitudes et leur perception du nouvel arrivé.
De l'indifférérence à la pitié, du rejet à l'angoisse, une panoplie de sentiments apparait.

Pour celui qui tente de se cacher, le lieu, la maîtresse de maison, les repas, tout semble éloigné de lui le crime qu'il a commis et devenir une poche matricielle.

Jusqu'au moment où…

Là s'ébauche une interrogation : l'assassinat a eu lieu près du poste frontière France/Belgique.
De quel côté a-t-il été commis?
Selon ce qui sera déterminé, le jugement ne sera pas le même.
En France, la peine de mort existe alors qu'en Belgique, elle est commuée automatiquement en détention à perpétuité.

Chacun et chacune découvrira que l'assassin est cet homme et…

C'est en cela que le livre est angoissant et soulève des remous.
Qu'aurions-nous fait sachant que le crime a eu lieu du côté français?

Ce huis-clos pesant dans cette pension de famille qui jusqu'ici vivait de la vie banale, monotone, quotidienne de celles et ceux qui tentent de s'en sortir va tous les bouleverser jusqu'à cette fin qui est édifiante, humaine et nous laisse en questionnement.

« Le Locataire » fut adapté au cinéma à plusieurs reprises dont « L'Étoile du Nord » de Pierre Granier-Deferre.
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