Exilé aux Etats Unis après la 2nd Guerre mondiale,
Simenon y écrit plusieurs romans, dont «
le fond de la bouteille » en 1949. Il a pour cadre l'Arizona, plus précisément la « Santa Cruz Valley » à la frontière entre les USA et le Mexique… Un pays de Cow-boy où s'est installé l'écrivain.
Il s'agit de retrouvailles entre 2 frères, Pat (alias PM pour
Patrick-Martin) et Donald. Pas franchement joyeuses car on comprend vite que Donald est le « vilain petit canard » (sans jeu de mots) de la famille et, évadé de prison, il vient demander un « service » à son frère. Il souhaite qu'il l'aide à passer la frontière et atteindre Nogales au Mexique où l'attendent femme et enfants.
En dehors des relations tendues entre les 2 hommes que tout oppose, j'ai aimé le cadre angoissant de l'histoire. La rivière Santa Cruz est, à cause d'orages violents, en crue et isole complètement les quelques ranchs de la vallée dont celui de PM. La petite communauté de ranchers vit en milieu fermé, se reçoit pour passer le temps et vider les verres d'alcool qui coule à flot durant tout le livre.
Simenon sait s'y prendre pour créer les conditions du drame que l'on devine dès le début… Forcément ça finira mal ! Un roman noir (dur diront les spécialistes de
Simenon) qui, par sa simplicité et sa construction, est un chef d'oeuvre du genre.
Un roman qui trouve un écho dans la vie de l'auteur. Les rapports entre Georges et son frère Christian ont souvent été évoqués par les historiens de
Simenon.
Cette région spectaculaire a fait l'objet d'une BD « de l'autre côté de la frontière » écrite par Jean luc Fromental et dessinée par
Philippe Berthet, chez Dargaud en 2020. Elle s'inspire de la vie de
Simenon dans cette région frontalière. Je vous la recommande.