Effectivement,
Gemma Bovery est une réécriture de Madame Bovary, mais elle en prend son plus parfait contrepied, à mon sens très anglais. Pourquoi ?
Parce que certes, Gemma est une jeune femme malheureuse dans son mariage avec Charlie, qui s'ennuie dans son cottage normand qu'elle a acheté pour quitter Londres, qui trouvera réconfort dans une liaison avec le jeune châtelain du coin et des achats dispendieux pour redécorer son intérieur,
qui mourra, mais étouffée par une bouchée de pain suite à un mauvais concours de circonstances, pas par son suicide , mais, au contraire d'Emma, Gemma ne subit rien, c'est elle qui entreprend et décide de son existence, repoussant d'ailleurs ironiquement tout romanesque le plus longtemps possible, telle la lecture du roman sur celle qui la représente selon Joubert, le boulanger du village, narrateur de l'histoire de Gemma, et qui insiste pour qu'il découvre sa presque homonyme.
Toute la tragédie de l'histoire d'Emma est ici retournée en une histoire certes encore dramatique, mais bien souvent emplie de dérision et d'absurde, mais qui n'en garde pas moins tout l'aspect satirique de l'oeuvre originelle en la description de l'entourage de Gemma et d'elle-même, souvent incisive et mordante.
Une découverte très intéressante, que j'ai préféré à
Tamara Drewe, lue l'année dernière.
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