Quoi ?! Mais il est en train de m'embrasser ?!
Immédiatement, une onde électrique parcourt ma peau de membre en membre. Je suis figée, immobile. Nos ouches se sont déjà quittées. Ça a duré, quoi, une seconde ?
Une seconde d'éternité...
De temps en temps, la Fée du Bosquet Nord doit faire des sacrifices. C’est comme ça dans les contes, il y a toujours des embûches. Ce n’est qu’à la fin de l’histoire qu’on se marie, et qu’on a tous les marmots. En l’occurrence, le sacrifice du jour est un arbuste très joli, tout fleuri : un Leptospermum de son petit nom.
Je lui souris tandis qu'il m'attire vers lui. La porte de la cabine s'est refermée, et les moteurs commencent à gronder. Nous n'interrompons pas nos baisers lors du décollage : nous n'interrompons pas notre étreinte lors du vol ; nous n'interrompons pas l'amour que nous faisons par-delà les nuages.
Se réveiller au côté de l'homme qu'on aime, quoi de plus beau ?
- Je t'aime aussi, parviens-je à articuler.
Nos lèvres se joignent de nouveau en un baiser intense, profond...
... amoureux !
- Jonas ? bredouillé-je.
- Oui ?
- Je... je crois que... je... je... t'...
Non, ce n'est pas le moment. Pas ici. Pas comme ça.
- Il faudra que je te laisse un Post-it sur tout bureau, lui chuchoté-je.
- Et que veux-tu écrire dessus ?
- "Penser à mettre des préservatifs dans la Lamborghini !"
Et il s'éloigne comme si de rien n'était. Comme s'il ne savait pas ce qu'il me... Comme s'il ne savait pas...
... l'effet qu'il me fait.
OK, information n°1 : M. Gallagher n'est pas du main. Information n°2 : il est gaulé comme un dieu !
– Ah tu es là, petite crapule ! lui chuchoté-je. Tu m’as fait une de ces frayeurs.
Je m’accroupis pour l’attraper, et vois son nouveau jouet qu’il prend manifestement beaucoup de plaisir à mordiller.
– Des bouts de lacets ! m’exclamé-je pour moi-même. Mais où as-tu bien pu trouver des lac…
Je m’interromps en relevant la tête, lacets mâchonnés entre les doigts, et reste interdite. Je parviens tout juste à bafouiller un :
– Bon… Bonsoir monsieur.