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Critique de CaroGalmard


Plongez-vous dans l'univers sombre voire et miséreux des abattoirs de Chicago fin XIXème.
Accrochez-vous. Vous avez lu Germinal ? C'est pire. Une machine géante à broyer les bêtes et les Hommes. le gigantisme de l'industrialisation qui mène à des aberrations. La production de conserves et de viandes dans des conditions d'hygiène dignes d'un film d'horreur. Des conditions de travail tellement effroyables que vous n'avez pas besoin de prévoir de retraite pour les ouvriers : ils meurent tous avant. Des conditions de vie où chacun essaie de tirer la couverture à soi, mais elle est si petite pour tant de gens, que la misère est le lot du plus grand nombre. Sans parler de tous les gredins qui profitent d'un système tellement corrompu que l'honnêteté devient un handicap pour tenter de survivre.
Et puis pour les immigrants, s'ajoute la barrière de la langue. Leur espoir d'une vie meilleure en Amérique est tellement immense, intense, qu'ils sont prêt à tout et mettent un temps infini à se rendre compte qu'on les spolie, qu'on les exploite et qu'ils sont piégés dans la misère. C'est sombre et triste. Ça pue la viande avariée, les corps qui ne se lavent pas assez souvent, les vêtements usés et crasseux, la soupe trop claire, la neige grise, la canicule de plomb, les eaux stagnantes qui ont oublié qu'elles ont été limpides un jour, les greniers mal aérés aux matelas trop minces pleins de vermine, les gosses morveux et mal nourris, l'alcool bas de gamme, les blessures mal cicatrisées guettées par la gangrène.
Jurgis a du courage, de la force. On le suit avec sa famille de l'espoir lumineux des premiers pas en Amérique, à l'errance entre petites misère et grande misère. Il pense et nous aussi, avoir toucher le fond et non. Il y a toujours pire. C'est injuste, mais c'est comme ça.
La loi du plus fort est remplacée par la loi du plus malin, du plus rusé, de celui qui écrasera l'autre pour prendre sa place le plus vite.
Franchement notre vie actuelle à côté, c'est le paradis.

Au niveau du style, c'est moins romancé que du Zola. C'est plus comme un long reportage, très factuel. On finit par de longs discours sur le socialisme salvateur. J'ai trouvé cette partie un peu trop longue et politisée, mais dans le contexte elle avait sa place.

Alors, faut-il le lire ? Oui. A part peut-être si vous êtes végétarien…
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