Le vieux Tyson avait acheté la maison telle quelle à un noble impécunieux, remédiant aux défaillances de la demeure à l'aide de sa propre et très respectable fantaisie. Le résultat était un peu surprenant. Au chêne vermoulu des murs s'ajoutait un placage d'acajou, le brocart et la tapisserie étaient rehaussés de crin de cheval et de résine verte, les émaux héraldiques et l'azur des treillis en losange du vitrail se reflétaient dans cent lustres scintillants et pendants, et l'on rencontrait des lions rampants dans un désert de fleurs de cire. Entre les vieilles armoiries et les meubles utilitaires, on aurait dit qu'il n'y avait pas de place pour une chose aussi frivole et jolie que Mme Nevill Tyson, à moins que sa silhouette ne serve à donner la touche finale à ce ridicule mélange.