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EAN : 9782080645159
138 pages
Flammarion (08/01/1992)
3.62/5   34 notes
Résumé :
Bébé, Harriett était déjà adorable. Puis, de charmante enfant, elle est devenue une ravissante jeune femme. Quoi de plus normal, puisque Harriett est la fille de Mr. et Mrs. Hilton Frean, un couple qui se distingue par son élégance et sa moralité irréprochable. Au fur et à mesure que les années passent et se ressemblent, Harriett se laisse bercer par la douce torpeur de son foyer, entourée de ses deux parents adorés, image idyllique d’une famille parfaite.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
May Sinclair est une autrice anglaise malheureusement trop peu connue en France : jusqu'à une période récente, seul son roman Les Trois soeurs (que je vous recommande chaudement par ailleurs) était disponible en français. La reparution de Vie et mort d'Harriett Frean aux éditions Cambourakis tombait donc à pic !

Comme le titre le laisse deviner, Vie et mort d'Harriett Frean nous retrace en un peu plus d'une centaine de pages la vie d'une femme de l'époque victorienne, qui sera durement éprouvée par les épreuves de la vie.
J'avais été prévenue de la noirceur de ce roman, il n'empêche que le ton m'a surprise : l'intrigue est assez sombre dans le sens où l'on voit défiler sous nos yeux la vie d'une personne et que clairement ce n'est pas la joie de vivre qui domine (son père est ruiné, elle doit renoncer à épouser l'homme qu'elle aime car il est fiancé à sa meilleure amie...) C'est assez éprouvant à lire car on se demande un peu quel message l'autrice veut faire passer là derrière, même si j'y ai décelé une critique de la société victorienne mais aussi du modèle familial où le père est tout puissant et définit la personnalité et le comportement des femmes de la famille... Il y a également une réflexion sur la vie, le temps qui passe, les espoirs ou les attentes que l'on peut avoir sur certaines choses, les relations sociales... Ce qui donne une certaine universalité à cette histoire, un lecteur du XXIe siècle peut tout à fait se retrouver par moments dans les mots de May Sinclair.

L'héroïne, Harriett Frean, est tout aussi complexe : on s'attache à elle et on prend pitié devant les épreuves qui parsèment sa vie, mais en même temps je la trouve assez antipathique dans sa manière de se poser parfois en victime et sa façon de traiter ses proches (l'histoire avec sa domestique en particulier me reste encore en travers de la gorge !)

Au final, je dirais que Vie et mort d'Harriett Frean est un roman plus complexe que sa brièveté ne laisse supposer et fait partie de ces oeuvres qui hantent le lecteur bien longtemps après les avoir terminés.
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A travers cette lecture, je découvre à la fois une nouvelle autrice et une nouvelle maison d'édition. May Sinclair est née en Angleterre en 1863 et elle a été une suffragiste reconnue.

Dans ce court roman, elle nous raconte la vie de Harriett Frean. le récit s'articule autour de différents moments de sa vie. On passe d'un évènement à un autre, faisant parfois un grand bon dans le temps. Nous allons découvrir la vie d'une femme victorienne et les épreuves de la vie qu'elle va devoir affronter. La petite Harriett est une enfant sage qui fait tout pour faire plaisir à ses parents et pour avoir une bonne conduite. Cette ligne de conduite va guider toute sa vie. Toutes les décisions qu'elle va prendre au cours de sa vie seront guidées par la volonté de se conformer à la bienséance. Il va en résulter une une vie faite de peu de bonheur. Au premier abord, on ne peut pas dire que Harriett soit une femme très sympathique. Mais au final, on a pitié d'elle. Elle porte le poids de son époque. Les non-dits sont nombreux, certains évènements sont à peine suggérés.

Harriett est passée à côté de sa vie, on sent par moment que la vie passée lui manque (même si elle ne semble pas vraiment regretter ses choix). Mais jusqu'au bout elle sera fière de son sens du sacrifice et fera tout pour se convaincre qu'elle a pris les bonnes décisions.

Ce roman nous propose une réflexion sur la place de la femme à l'époque victorienne et sur la conduite qu'on attendait de ces femmes. May Sinclair n'est pas tendre avec son époque. J'ai été surprise par la profondeur du texte et sur la critique sociale qui en émane. Une lecture que j'ai apprécié… Un court roman qui permet de découvrir la plume de May Sinclair
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May Sinclair (1863-1946): Auteure britannique du début du XXème siècle. Elle fut très célèbre et reconnue à son époque et est une des premières romancières anglaises à s'intéresser aux recherches de la psychanalyse et à militer pour le droit des femmes.
May Sinclair a publié son premier roman en 1896, puis en 1904, elle édite le Feu Divin, un roman philosophique qui l'a rendue célèbre. Elle s'est tournée ensuite vers le réalisme social avec des oeuvres comme le Helpmate (1907) et Kitty Tailleur (1908). En 1914, May Sinclair rejoint la Société pour la Recherche Psychique, elle avait commencé à lire Freud et Jung, devenant particulièrement fascinée par les idées de la sublimation et de la répression sexuelle. En 1919, elle écrivit son roman le plus audacieux, Mary Olivier. Elle a été l'une des premières femmes à écrire selon le courant de flux de conscience. En effet, c'est elle qui introduit la psychologie du flux de conscience dans un contexte littéraire.
Les textes de May Sinclair sont souvent qualifiés de textes hybrides qui se tiendraient à mi-chemin entre les écritures victoriennes et modernistes. Ses livres suivent le destin de femmes qu'elle dépeint en leur donnant une résonance psychologique. Elle est également une essayiste prolifique, avec de nombreuses publications sur le vote féminin et la condition des femmes…
Sa nouvelle Vie et mort d'Hariett nous retrace la vie de l'enfance à la mort de l'héroïne. On suit les états d'âme de cette femme qui se raccroche désespérément au souvenir de ses parents. Néanmoins, j'ai trouvé cette histoire plutôt fade et je me suis ennuyée.
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Appréciation : mouis….
Ne connaissant pas l'autrice, je me suis empressée de la découvrir avec un roman bien plus court et sans doute plus accessible que ses romans.
Ce choix délibéré n'a pas été des plus judicieux puisque la lecture de ce roman ne m'a procuré que très peu d'émotions.
Difficile en si peu de pages de déterminer si le propos que l'autrice a défendu dans son roman m'a touché. Après plusieurs jours, je dirais très peu et pourtant, le sujet aurait dû rencontrer une petite partie de mon âme.
En effet, dans ce roman, l'autrice cherche à démontrer à quel point le carcan des normes sociales peuvent enfermer une femme toute sa vie sans qu'elle puisse presque s'échapper. L'autrice décrit la vie et mort de son héroïne, issue de la petite bourgeoisie, viscéralement attachée à son rang et au respect des convenances.
A tel point qu'elle en oubliera de vivre, recroquevillée sur elle-même, égoïste et orgueilleuse, mais désespérément seule et désoeuvrée.
Nous assistons progressivement à son enfermement mental et physique, totalement volontaire, et presque fièrement revendiquée. Enfermement qui devient le symbole de sa moralité irréprochable et de son presque sang-bleu qu'elle brandira comme un étendard.
Au final, sa triste fin est inéluctable et jamais Harriett Frean ne comprendra qu'elle a fait fausse route ou ne pourra se l'admettre sans dépérir.
L'autrice a l'intelligence de présenter non pas une jeune femme moralement perdue, marginale et en recherche de libertés mais, au contraire, de mettre en lumière ce que la bienséance et une obéissance aveugle peuvent provoquer comme malheur dans la vie d'une femme.
En cela, le roman, même très court, est assez réussi – une espèce de déchéance à l'envers qui n'en assène pas moins une critique sévère à la société anglaise du début du vingtième siècle.
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Ce récit retrace la vie d'Harriett Frean, sur un peu plus d'une centaine de pages l'auteure nous conte le quotidien, les drames et les espoirs d'une femme de l'époque victorienne. Il n'y a pas vraiment d'intrigue, le récit énumère les épreuves dont peu avoir à faire face une femme de cette époque, et elles seront toutes centrées sur une seule et même personne : Harriett Frean.

Harriett Frean est une enfant charmante désirant plus que tout obéir sagement à ses parents, qu'elle prend pour modèle. Loin d'elle l'idée de les décevoir. Et il sera justement question tout au long du récit de ce rapport à une attitude bienveillante envers tout un chacun. Ainsi en grandissant les choses se compliquent, elle doit d'abord refuser la demande en mariage d'un homme déjà fiancé à son amie, et ce pour ne pas blesser ladite amie. Puis vient la ruine, son père perd l'argent de la famille dans de mauvais placements et se laisse aller à ruminer cette perte jusqu'à sa mort prématurée.
Sa mère et elle doivent quitter le domaine familial pour une maison plus petite.
Chacun de ses choix entraînera des conséquences, Harriett ne s'aperçoit même pas des sacrifices de sa mère jusqu'à ce que celle-ci meurent à son tour.

Ce court roman est assez émouvant, éprouvant presque de la pitié pour cette femme qui est complètement passée à côté de sa vie. Son comportement parfois hautain dicté par la société peut paraître froid et distant mais n'oublions pas que cette époque victorienne posait la femme comme un objet, un beau vase à exhiber et qui ne devait surtout pas faire de vague. le temps qui passe est un élément poignant du récit, et même si Harriett ne montre aucun regret dans ces choix de vie, on voit bien que les années qui s'écoulent lui pèse et encore plus l'insouciance de l'enfance.

Vie et mort d'Harriett Frean est un roman complexe, bien qu'assez court, il développe un grand nombre de fondements régissant l'époque victorienne. Des mots puissants et une histoire qui demeurent.

Lien : https://stemilou.over-blog.c..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- tu sais de quoi tu as été coupable ?
- J'ai désobéi.
- Tu as fait plus que cela. Tu as trompé notre confiance. C'est mesquin. Mesquin et déshonorant de ta part : tu savais très bien que tu ne serais pas punie.
- Il n'y aura pas de punition ?
- Non. Les punitions sont faites pour rafraîchir la mémoire. Et nous voulons te faire oublier."
Son bras la serra davantage, la rapprochant un peu plus de lui. Et la voix secrète et bonne continua :
"Oublier ce qui est laid. Tu comprends, Hatty. Rien n'est défendu. Nous ne te défendons rien, parce que nous avons confiance que tu feras ce que nous te demandons. Que ta conduite soit toujours belle... Allons, allons !"
Elle avait caché sa figure contre son manteau rugueux, et elle pleurait.
Il lui faudrait toujours faire ce qu'ils attendaient d'elle ; la douleur de ne pas le faire était trop grande pour qu'elle puisse la supporter. C'était facile de dire qu'il n'y aurait pas de punition : leur tristesse serait la sanction. Plus douloureuse que tout. D'une douleur qui ne cessait de lui faire mal quand elle y pensait
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Elle s'obstinait à finir tous les livres qu'elle avait commencés car sa fierté n'admettait pas l'échec.
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