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Critique de Allantvers


A chaque frère son histoire de famille et sa manière de restituer le témoignage qu'il porte en lui de ce qu'il adviendra des populations juives d'Europe de l'Est et de leurs réactions à la montée du nazisme.

Pour Isaac Bashevis, ce fut la famille Moskat et l'immersion profonde dans la communauté juive polonaise, un monde assez fermé sur de vives traditions qui ne sut voir monter le danger; pour Israel Joshua , son grand frère, ce sera la famille Karnovski, dont on suit sur trois générations l'émancipation, depuis le fondamentalime de la communauté juive hassidique polonaise jusqu'au coeur de la docte Berlin des belles années du début du siècle, puis l'émigration aux Etats-Unis quand le péril nazi se fait irrépressible.
A chacune des générations l'accent est mis sur l'enfant et sur sa construction du monde : Georg d'abord, qui s'inscrira en la modernisant dans la continuité de son père féru des lumières du savoir et convaincu, comme le sera Georg, devenu médecin réputé, que les Juifs ont toute leur place dans la société allemande. Puis Jegor, fils de Georg, grandi avec la montée des haines dans l'entre-deux guerres entre une mère aryenne et un père juif, humilié par les nouveaux maîtres, arraché à sa terre quand la famille doit émigrer, et repoussant violemment une judéité honnie.

Tout au long de ce grand roman publié au coeur de la seconde guerre mondiale sont fouillées avec finesse les questions de l'identité, de l'acculturation, de la place si particulière que tient le peuple juif dans le destin du monde, et cela n'est pas là la moindre de ses qualités. Un léger bémol pour ma part cependant sur la forme, la plume de l'auteur m'ayant paru plutôt clinique là où le style du frère dans « la famille Moskat » était fortement incarné et tremblant de vie. Comparaison malheureuse peut-être, les deux oeuvres étant sans nul doute d'égale importance.
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