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Critique de cecilestmartin


L'histoire débute au Cambodge au début des années 70. On découvre la petite famille de Vichéa, son épouse Phusati, son garçon Savarouth et sa petite dernière, Dara.
Catholique, la famille Inn est unie et les enfants sont élevés dans l'amour de la littérature, des mots. Savarouth, très tôt, développe un imaginaire qui l'amène à créer un Royaume Intérieur nourri, entre autres, des enseignements des adultes sur la nature, des personnages de Peter Pan et des aventures d'Ulysse. Jour après jour, l'enfant peaufine cet univers magique et y entraîne Dara.
Les cents premières pages nous embarquent dans un voyage vers l'enfance et ses créations, c'est poétique et fait appel aux sens du lecteur, envoûté par la richesse de l'imagination de Savarouth. Il faut profiter de ces pages, respirer à fond car la suite s'avère d'une violence et d'une tristesse inénarrables.
La guerre civile s'installe doucement et les armées de Lon Nol et des khmers rouges s'affrontent de plus en plus brutalement et sont aux portes de Phnom Penh. La famille Inn n'est pas épargnée et, quand les miliciens tapent à leur porte, les parents croient à leurs balivernes et se laissent embarquer avec leurs enfants.
Savarouth, grièvement blessé, se réveille au fond de la forêt, dans la masure d'une vieille femme qui a pris soin de lui. L'enfant n'a qu'une idée en tête : retrouver sa famille. Sa quête - que l'on devine vaine - l'amène au coeur des combats, le confronte à mille dangers et horreurs. Certes, il garde en mémoire les paroles de sa mère, « Il faut trembler pour grandir », mais le voyage entrepris dans un monde défait, une humanité qui pratique l'autodestruction, dépasse le supportable pour un enfant. Et pour la lectrice que je suis. Je dois avouer que j'ai été soulagée de terminer ce roman éprouvant, écrit dans un présent de l'indicatif qui nous implique, nous place dans une urgence, nous contraignant à mettre nos pas dans ceux de Savarouth. Alors que nous avons envie de lui dire de cesser cette quête impossible, de commencer le deuil car plus jamais il n'entendra tourner la clé de son père dans la serrure.
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