...Et toi qui aimes tant les vampires,
je te signale que le tueur en série,
c'est l'image du vampire moderne,
débarrassé des niaiseries à l'eau de rose !...
Ce n'est pas un chien. Tu le vois bien. C'est un putain de loup.
Il y a toujours une vie inférieure à prendre pour pouvoir améliorer la sienne.
" Elle se coula dans l'interstice.
Elle y était arrivé. Et l'animal ne l'avait pas suivie.
Elle inspira profondément.
C'est là qu'elle réalisa.
Elle n'avait pas fait attention à l'odeur avant d'entrer ici.
La puanteur la frappa comme un poing, la fit reculer dos au mur. Elle sentit les muscles de ses jambes qui fléchissaient contre sa volonté, et se demanda si elle allait s'écrouler.
Elle ouvrit la bouche pour crier, sans y parvenir.
Ses yeux ne pouvaient pas se détacher du spectacle qui s'offrait à elle.
Il y avait des cadavres ici.
Pas juste quelques-uns. Des dizaines. Des corps humains dépecés. Certains avaient les chairs noircies par la décomposition. On les avait entassés les uns sur les autres, et l'espace d'un instant la vision lui parut surréaliste, elle crut se trouver face à un tas d'animaux, dans un quelconque abattoir. Il n'en était rien. Il s'agissait bien de silhouettes humaines. De personnes mortes. Leur chair ouverte et violée. Leurs membres mutilés. Leurs gorges tranchées. Leurs chevelures poisseuses.
Un des cadavres était encore suspendu dans le vide, la tête en bas, au-dessus d'un seau en métal, empli aux trois quarts de son sang.
Mais ce qui frappa le plus Eloïse, c'est que cette silhouette pendue par les pieds n'avait plus de visage.
On lui avait enlevé - arraché ? - toute parcelle de peau, depuis le sommet du front jusqu'à la base du cou.
Cette fois, la réalité se fissurait pour de bon. Le chaos s'infiltra dans sa tête.
Eloïse sentit une main se refermer sur sa nuque.
Celle de Claude Salaville."
Quand on se plongeait dans l'étude des comportements et des relations humaines, une des premières choses qu'on constatait, c'est que rien n'arrivait par hasard. Il n'y avait pas de coïncidences. Uniquement des choix.
"Souviens-toi que je suis... un monstre... qui tue les monstres..."
Eva, p.446
Elle s'en voulait de mentir ainsi. Mais elle savait que parfois les mensonges étaient un moindre mal, pour arriver à faire u tout petit peu de bien, fût-il illusoire.
p.31
Un silence presque palpable retomba sur la ferme.
Vauvert plissa les yeu. Voilà ce qui clochait depuis le début. Il lui avait fallu tout ce temps pour mettre le doigt dessus.
- Tu ne trouve pas ça bizarre? demanda-t-il. Ecoute...
- Quoi?
- Et bien, rien, justement... On n'entend pas le moindre bruit, içi.
Il désigna les arbres qui les entouraient. En effet, on n'entendait rien du tout. Pas de chants d'oiseaux, ni le moindre son.
- Je ne suis pas un spécialiste de la campagne, mais tout de même...
C'est foutrement silencieux, non?
-Je ne te le fais pas dire.
Vauvert haussa les épaules.
Deux ne sont toujours qu'un.
Tout simplement parce que ce dévouement constant l'empêchait de réfléchir.
Cela l'empêchait de se souvenir.