L’un des individus leva les mains et commença à applaudir. L’ensemble des silhouettes masquées l’imita peu à peu. Ils applaudirent tous, et applaudirent longtemps. Avec de plus en plus d’énergie.
L’homme au masque de bouc tourna sur lui-même pour qu’ils puissent tous admirer la tête sectionnée. Et toujours sous leurs applaudissements, il leva également son arme gluante de sang, et poussa un long cri de bête, un cri de victoire et de jouissance.
Si jamais tu essayes de te défiler, je ne me contenterai pas de crever les yeux de ta soeur. À toi, je te couperai les couilles, puisque visiblement elles ne te sont d'aucune utilité.
"Personne ne voyait jamais au-delà des apparences, du premier degré. Tout ça parce-que l'être humain était limité par sa tête, son tout petit cerveaux qui l'enfermait dans les évidences.
Les évidences n'étaient jamais qu'un masque sur un autre masque."
"Pendant quelques instants il perdit toute notion de l'espace. Le sol et le ciel tournoyèrent autour de lui. Ses jambes le lâchèrent d'un coup. Ses genoux s'écrasèrent sur le goudron. Il supposa qu'il glissait, roulait comme un poids mort dans le fossé. Il se débattit en gémissant au milieu des buissons. Il finit couché sur le dos, fac au ciel étoilé. Incapable de bouger. Chaque inspiration plus douloureuse que la précédente. Les talons de ses poursuivants claquèrent sur la route alors qu'ils le rejoignaient
"-Tu ne vas pas me dire que tu crois au diable? Elle y réfléchit sérieusement quelques instants.
-Pas au Diable en tant que divinité, finit-elle par déclarer.
Mais je crois que certains êtres humains peuvent être le diable."
Puis elle le vit, lui.
(...)
Le plus terrifiant était sn masque.
L'homme semblait avoir enfilé une tête de bouc. Cornes recourbées. Oreilles pointues. Poils épais. Une tête monstrueuse, démesurée par rapport à sa silhouette.
Elle ne comprenait pas où étaient les yeux de l'individu.
Pourtant il la contemplait, cela ne faisait aucun doute.
(...)
L'homme à la tête de bouc leva sa machette et la point a vers elle.
Poussant un cri rauque, il chargea.
Regarde-moi bien dans les yeux
Tu y verras l'ombre des flammes
Du feu de l'Enfer.
Mardruk Of Hell's Fire
– Toi qui connais les rivages du Styx et le parfum des chairs en décomposition, continua le masque noir de sa voix suave et vicieuse. Toi qui fréquentes la mort au quotidien. Toi qui as joui, en secret, du plaisir de prendre une vie de tes propres mains…
La pointe de métal appuya contre sa peau, tout près de la veine jugulaire. Manon sentit qu’elle allait s’évanouir pour de bon.
– Sous ta mue mal ajustée de créature fragile, je vois la bête affamée qui cherche à sortir.
C’était un cauchemar.
Un cauchemar atroce dans lequel elle avait sombré et dont elle ne pouvait plus sortir.
Elle n’aurait jamais dû chercher à savoir. Si seulement elle n’avait pas contacté cet homme pour obtenir des réponses. Si seulement elle n’avait pas cru ses belles paroles…
Quelqu'un, en passant, lui assena un violent coup à la tête. Manon senti le choc. Pas la moindre douleur. Elle n'avait plus ni larmes ni souffrance à éprouver.