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Critique de Polardesglaces


L'assassin de l'agent de police est certainement le roman le plus politique de Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Il est vrai qu'il me reste encore le dernier tome à lire, pour en être sûr.
Côté polar, Martin Beck et Lennart Kollberg délaissent Stockholm pour enquêter, dans la région de Malmö, sur la disparition d'une femme. Bientôt son cadavre est retrouvé dans un marécage. le coupable, tout désigné, du meurtre est un ancien assassin qui a déjà été condamné pour crime sexuel. Alors que l'enquête patine, une fusillade a lieu dans la région. Des policiers sont blessés et l'un des meurtriers est tué. La police est sur les dents et recherche un jeune fugitif, décrit comme un redoutable assassin. A un moment donné, les deux affaires se croisent fortuitement, permettant la résolution de la première enquête.
Mais, comme souvent, l'histoire sert de prétexte aux auteurs pour lancer des coups de gueule politiques. Sjöwall et Wahlöö dénoncent les violences policières, notamment contre les jeunes, sur qui l'on a tendance à avoir la matraque facile. Ils critiquent au passage l'armement de la police suédoise, alors que dans d'autres pays, les forces de l'ordre ne sont pas armées. Ils s'en prennent aussi la politique du résultat qui incite les policiers à arrêter à tire–larigot. Ils dénoncent également la pollution atmosphérique due aux voitures – des écologistes avant l'heure –, le manque de moyens et de personnel des hôpitaux ou les discriminations professionnelles dont sont victimes les femmes, ainsi que la banalisation des violences conjugales. Dire que ce roman est écrit en 1972… il est d'une criante actualité ! de façon plus large, c'est l'envers du décor du modèle suédois et de sa social–démocratie, que les auteurs veulent mettre au jour, égratignant au passage, la classe politique du pays.
Cette dénonciation est telle que Lennart Kollberg, le proche collègue et ami de Martin Beck, donne sa démission d'un corps de police dans lequel il ne se retrouve plus.
L'assassin de l'agent de police est truffé de références aux précédents romans du couple d'auteurs. Pas moins de six ouvrages sont évoqués, sur huit. S'il n'y avait un dixième roman, qui marque la fin de la série, interrompue par la mort de Per Wahlöö, on se pourrait imaginer que cet ouvrage est une sorte de testament final.
Lien : http://www.polardesglaces.com/
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