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Critique de Barbottine


D'emblée les trois premières pages nous font oublier le titre, pour la douceur, on repassera. le début est, déjà, la fin de l'histoire, et pourtant il reste encore 223 pages à lire. Leïla Slimani nous la jouerait-elle à la Colombo ? Un peu, sans doute puisqu'au fil du livre, elle s'attache à décrire, au sens stricto sensu du terme, sans mot superflu, sans fioriture, sans jugement et sans apitoiement, la vie, présente et passée, de la nounou-assassin. A nous d'y trouver ou non des éléments de compréhension, des indices qui permettraient d'anticiper le passage à l'acte. Mais au final, est-ce bien cela le sujet du livre ? La hasard veut que j'ai lu, il y a quelques semaines, La Porte de la hongroise Magda Szabo (prix Femina 2003 pour un roman publié en v.o. en 1987). Leïla Slimani l'a sans doute lu elle aussi car j'ai trouvé beaucoup de similitudes entre les deux personnages, entre Emerence, l'employée de maison des Szabo et Louise, la nounou des Massé. Dans les deux cas, ce sont des super-professionnelles, de celles qui vont au-delà de ce qu'on attend d'elles, de celles qui se rendent indispensables – les patrons se demandent tous à un moment ou un autre comment ils feraient sans elle – sans toujours se rendre compte de l'évidence, elles dépassent les bornes, bornes floues mais bien réelles entre zèle et efficacité, entre intrusion et respect de l'intimité. Et si, parfois, ils se disent que leur employée exagère un peu (voire beaucoup), ils lui trouvent toujours d'excellentes excuses. Dès lors, entrent en ligne de compte nos petites lâchetés et autres paresses, comment se défaire d'une personne aussi efficace, qui n'a que son maigre salaire pour vivre et puis, on eu tellement de mal à trouver la « bonne »  personne qu'on n'a pas envie de se remettre en quête d'une nouvelle employée, etc. le cercle vicieux est installé, le piège s'est refermé sur les uns et les autres. le prix à payer sera cher, très cher.
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