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Critique de Pancrace


Un roman policier estampillé roman historique par la presse, je tends l'oreille. de surcroît, très documenté, je bascule. Cette lecture sera mienne !
Guilleret ou acerbe, gentil ou décalé, il est des romans où le stylo de son commentaire glisse dès la dernière page lue.
Pour cet ouvrage, ma bille est restée collée tellement ça poisse, tant ça pègue. Chaque page suinte le mal à l'aise…
L'action se déroule en 1942 à Paris sous occupation allemande.
Une enquête pour meurtre est menée par un inspecteur principal adjoint nommé « Sadorski » et sur-très-bien-nommé « Sado ». Cet enfoiré est capable d'avoir une érection en voyant torturer une femme, voyez le genre !
En fait, l'intrigue policière n'est qu'une toile de fond servant l'auteur à dresser un tableau au vitriol de la vie quotidienne du Paris de la guerre, de l'humiliation, de la défaite.
C'est une gageure d'écrire qu'il devait être extrêmement difficile d'évoluer, de survivre dans cet environnement tellement anxiogène.
Les « Schleus » d'un côté avec les S.S.et la Gestapo, la milice française et leurs forces spéciales de l'autre traquent sans relâche juifs, communistes, gaullistes. C'est étouffant, suffocant même. Les scènes macabres de tortures s'enchaînent éclaboussant toute classe d'individus y compris les faux réfugiés russes, hongrois, polonais ou les hitlériens repentis.
Notre « héros-salop » aussi vil soit-il n'y échappera pas plus que certains de ses collègues. Un pour tous, tous pourris !
Tout ce petit monde est à la merci de la bignole corrompue ou du flic véreux.
Slocombe a bien « bossé » son Pétain illustré pour nous entraîner dans les milieux les plus abjects où se côtoient les brigades spéciales, les patrons d'entreprises commerçant aux crochets des nazis, les gens du spectacle ou de la petite bourgeoisie fourguant de la « coke » avec l'aide de prostituées mineures.
Ce roman n'est pas reposant et mérite l'encadré «attention, contenu cru » pour immoralité et apologie d'une salope. Excusez cette trivialité, mais ce livre attise la grossièreté. Je ne suis pas totalement conquis, mon sentiment est ambivalent, n'y voyez pas de pruderie mal placée, certaines pages « grattent » alors, on passe à la suivante en croyant y trouver un baume apaisant.
Bien, j'arrête là mes jérémiades car je ne voudrais pas divulguer certaines sources sensibles sous peine de dévoiler… Mais vous n'avez pas les moyens de me faire parler.
Laissons donc le dernier mot à Oscar Wilde : « Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit, c'est tout. »
Et là, il faut se rendre à l'évidence, Romain Slocombe a fait le job.

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