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sur 465 notes
Quel salaud, ce Léon Sadorski ! Il y a en lui un fond de méchanceté et de perversité qui fait froid dans le dos. Débauché, impudique, violent, cruel, haineux, il se complait dans toutes ces scélératesses. Il s'y vautre.
Nous sommes en 1942. La France est à genoux, les français s'appliquent à survivre, et les légions nazies semblent invincibles.
Léon Sadorski est flic, et pour un salaire de misère, il traque les juifs sans aucun état d'âme. Ses petites combines, ses rackets sont lamentables. À peine lui permettent-ils d'améliorer son triste ordinaire et d'offrir à sa petite Yvette, sont grand amour, des bas de soie et un nouveau vélo… Ce qui me fait plaisir, vraiment plaisir, c'est qu'elle ne semble pas lui être reconnaissante de toutes ces largesses.
Léon Sadorski n'est pas un idéologue. Il récite son antisémitisme et son pétainisme comme un mantra. Peut-être pour s'obliger à y croire ? La puissance et l'efficacité allemande le fascine. Il est le serviteur zélé de ses grands SS flamboyants qui n'ont que mépris pour lui et se demandent si lui-même ne serait pas un peu juif sur les bords.
Dans ce monde trouble, périlleux, sans loi, le petit flic Sadorski, cet homme ordinaire, est devenu un homme puissant. Il peut briser des vies en envoyant des femmes et des hommes au camp de Drancy. Et ce pouvoir le grise. Ses moments de lucidité sont rares et vite balayés par sa folie furieuse et revancharde.
La manière dont Romain Slocombe parle de l'univers nazi m'a fortement impressionné. La propreté immaculée. Les bruits de bottes et des serrures. Les regards froids et les longs couloirs. La peur qui crispe les visages et les hurlements dans la nuit. Rien d'humain !
Un superbe roman qui fouille le côté pile, le côté sombre de notre héros. le style est haché, emporté, dur, violent, à l'image du flic Sadorski, toujours en mouvement, toujours insatisfait, toujours gueulard, toujours sur la corde raide.


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Le nom de Louis Sadosky ne vous dit rien? Tant mieux. Une ordure qui ne mérite pas que L Histoire retienne son nom.
Pour son affaire Léon Sadorski, Romain Slocombe s'inspire de cette sous-crotte humaine. Non, sous-merde c'est mieux. Et en fait donc son personnage central. Tant mieux aussi. Toujours utile de montrer que l'âme humaine n'est pas que sucrerie saveur bisounours.

1942, Paris. La guerre fait rage, les français se divisent. Pro-boches, anti-boches. Sadorski fait partie des premiers. Inspecteur aux Renseignements Généraux, bon petit soldat de la police française en somme. En apparence un type ordinaire, pris dans la tourmente de la guerre. Mais au fil des pages, le masque tombe. Obéir aux ordres et à sa hiérarchie s'avère un parfait alibi pour laisser exprimer sa haine. Antisémite, anticoco, anti-homos, antipathique, antiride (cherchez l'intrus), pervers égoïste et pétainiste convaincu : tout pour plaire le garçon. Et of course, comme tout pauvre type digne de ce nom, lâche. Donc prêt à retourner veste, pantalon et slip kangourou dès que ses petites fesses de collabo sont menacées. Projets de vie : se faire bien voir par l'occupant, gagner du pognon sur le dos des plus vulnérables, besogner madame à l'occasion, mais surtout protéger son ptit nombril arrogant.
 
Plus on avance, plus l'éprouvante réalité de la France collabo se dessine. Tous les coups sont permis. Corruption, trahison, espionnage, torture, magouilles et trafic, l'époque est suffisamment macabre et riche pour éviter à Romain Slocombe d'avoir à en rajouter. Il bâtit son histoire à partir de faits réels, change quelques noms, et donne un éclairage dans une brillante postface. Etre hyper documenté ne suffisant pas, Slocombe nous plonge dans cette atmosphère lugubre, oppressante de ce Paris occupé. le ton est juste, froid. Rien ne nous est épargné. Et on s'imagine sans peine dans ces rues peu sûres de 1942, à retenir son souffle, serrer les dents, baisser la tête. On suffoque vite, trop d'horreurs, trop de perversions et tant d'impuissance.

Bouquin fermé, la honteuse page de notre sombre Histoire enfin tournée, je dis bye bye à 1942. Ouf, retour en 2016. Me sens mieux. Car évidemment comment imaginer une seconde que l'on pourrait revivre cela? Cette France haineuse, malveillante, à l'esprit fermé et hostile est désormais derrière nous, hein dis....?
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Léon Sadorski, d'origine alsacienne et polonaise même s'il a vu le jour en Tunisie, est inspecteur principal adjoint aux RG. En avril 42, il exerce ses talents dans un Paris sous les bombardements anglais qui n'entravent pas le marché noir, les trafics en tout genre et les arrestations arbitraires. Les étrangers indésirables, les gaullistes, les Juifs et les communistes sont internés quotidiennement, dénoncés par de « bons citoyens » pour nombre d'entre eux.

Pour Sadorski, antisémite convaincu, anticommuniste, lâche et vénal, l'Occupation va malheureusement, plus encore qu'à d'autres, lui donner l'occasion de laisser libre cours à sa bassesse et à sa veulerie. Après avoir été arrêté, et envoyé à Berlin par la Gestapo — désireuse d'en faire leur agent au sein de la police française pour traquer les Juifs et tous les ennemis du Reich — Sadorski trahit ses fidèles informateurs pour prouver son allégeance, et revient à Paris continuer ses basses oeuvres, maintenant pour le compte des Allemands.

Voilà le portrait d'une belle ordure qui restitue bien l'ambiance de Paris sous l'Occupation. Avec un vrai talent, Romain Slocombe nous plonge dans l'univers glauque de ceux qui comme Sadorski, qui a bel et bien existé, profitent du moment pour s'enrichir et se livrer à leurs sinistres instincts. Présenté comme une fiction policière ce roman, très documenté sur une période qui demeure une des plus sombres de notre histoire, est aussi noir que captivant.

Merci à Babelio et aux Éditions Points.
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Voici un roman dérangeant, dans le bon sens du terme, l'histoire d'un policier plein de zèle, traqueur de «Juifs», pendant l'occupation.
Sous fond d'affaire policière l'auteur nous relate avec précision la vie sous l'occupation allemande en 1942.
Ce qu'il y a de dérangeant ici, «l'antihéros» est un homme banal sans grande envergure qui «ne fait qu'obéir aux ordres». Monsieur tout le monde en somme....
Un salop, oui indéniablement mais pas le pire il en croise des pires issus du grand banditisme, de la SS.
C'est cela qui est dérangeant car en fait Sadorski c'est vous et moi prit dans un engrenage... alors oui, lui il y met de la «bonne» volonté mais qu'aurions-nous fait à sa place? J'espère avoir la réponse mais je n'en suis pas certain... Souvenirs Attention Danger.
Pour moi c'est un superbe roman noir le meilleur que j'ai lu depuis longtemps.

C'est grace à belette que j'ai pu découvrir ce livre, un grand merci.

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L'affaire Léon Sadorski est un portrait historique extrêmement bien documenté de la France sous le joug allemand.
Roman Slocombe apréhende bien les changements infligés sur la population bien évidemment, mais aussi sur la société, la mode, la musique, le théâtre et l'écriture.

La plume à la fois caustique et curieusement compatissante de l'auteur agit comme un révélateur : elle cisèle d'impitoyables réquisitoires tout en s'abstenant de vrais jugements.

Il n'attaque pas un sujet sans le comprendre totalement et sans posséder toutes les strates et toutes les problématiques. Il va au bout de la recherche afin de nourrir la fiction qu'il a l'ambition de créer.

On est accroché par l'écriture imagée, par le suspense et scié par les dialogues percutants.


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Paris, printemps 1942, état d'urgence, rafles, perquisitions et terrorisme - un passé très présent-
L'inspecteur adjoint des renseignements généraux de la préfecture de Paris - un certain Léon Sadorski- est un flic modéle, amoureux transi d'Odette, sa femme, et mari attentionné.
Antisémite forcené et pétainiste, il s'applique à sa tâche -ô combien- contrôle, traque sans relâche, maltraite, terrorise , arrête les juifs,-"ces youtres, ces youpins" pour les envoyer à Drancy.

De temps en temps il donne un coup demain aux brigades spéciales- histoire d'intervenir contre "les terroristes".

Brusquement arrêté par la Gestapo, transféré à Berlin, il est jeté en prison , réduit du jour au lendemain à la condition des individus que son métier en France, a toujours consisté à envoyer au trou !!

De retour à Paris, il deviendra à son tour, un informateur zélé au sein de la préfecture de police de Paris, c'était le but des allemands, notamment retrouver la trace d'une ancienne maîtresse, Thérése GERST, mystérieuse agent double.....je n'en dirai pas plus....


En 34 chapitres minutieusement agencés et bien charpentés façon "polar ," l'auteur nous entraîne sans concession, dans les abîmes de la collaboration et de la mauvaise conscience française!!il nous dépeint la terrible réalité d'une époque ..
On entend ..ferrailler les clés, grincer les grilles ...sur leurs gonds, au sein d'une atmosphère malsaine, insalubre et humide, derrière des murailles suintantes, épaisses et gluantes- genre trous à rats-.dans des cellules rances ;

Les locaux des services spéciaux ne manquent pas , rue des Saussaies, avenue Foch ou ailleurs.
Nous côtoyons pêle mêle Henri Chamberlin alias Mr Henri, alias Lafont, escroc ; chef des tortionnaires, des collaborateurs zélés ,du 93 rue Lauriston au 69 avenue Kléber, des voyous, des politiciens corrompus, des officiers SS, des gestapistes français, des proxénètes, des truands corses , des gaillards à têtes de gangsters , nez cassés ou tordus, tignasses gominées .........

Assassinats, tortures, explosions, meurtres, maîtresses gantées , chapeautées, pomponnées , reflets d'une triste époque, combines, règlements de comptes, histoires de drogue, description de la gestapo de Berlin, kidnappings, illustrent et jalonnent cet immense ouvrage de 436 pages , formidablement documenté dont on ne sort pas indemne .Bien contente de l'avoir terminé, j'ai failli abandonner plusieurs fois ma lecture , un peu mal à l'aise et oppressée, je salue une fiction très riche, noire, âcre , sombre.
Peinture abyssale de la réalité "terrible" d'une époque , description vertigineuse et sans concession d'une ambiance délétère , cet ouvrage résonne avec notre histoire !
Du grand art !
J'ai rencontré l'auteur "Au livre sur la place" à Nancy , il m'a généreusement dédicacé son livre. Nous avons échangé car je le connaissais .Il avait reçu le prix Jeand'heurs en 2012 spécifique à mon département pour "Monsieur le Commandant " , un ouvrage fort lui aussi !
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Paris, avril 1942. L'inspecteur principal adjoint Léon Sadorski vaque à ses occupations de policier collabo. Il profite du soleil printanier, mate les femmes qu se découvrent, chasse le juif, débusque le communiste et besogne allègrement sa chère épouse Yvette. Combattant de 14-18, patriote et pétainiste, Sadorski n'a aucun état d'âme à collaborer avec l'Allemagne. Il n'est certes pas un admirateur absolu des ''boches'' mais il sait obéir aux ordres et partage avec eux un ennemi commun : le complot judéo-bolchévique qui a causé la perte de la France. Son zèle ne lui épargne pourtant pas un voyage forcé à Berlin où emprisonné et interrogé par la Gestapo, il accepte d'être un espion au sein de la police française. de retour à Paris, la vie reprend son cours entre arrestations musclées, filatures des possibles agents de Moscou et vrai travail de policier quand Sadorski se penche sur le cas de la jeune Marguerite Metzger, assassinée et violée sur une voie ferrée près de Stains.

Petite déception à la lecture de cette affaire Léon Sadorski qui se situe quelque part entre polar et docu-fiction historique.
Au crédit de l'auteur, on peut mettre en formidable travail de documentation et une belle reconstitution du Paris de l'Occupation. Romain Slocombe s'est en effet fondé sur des faits réels, des rapports de police et autres documents pour bâtir son histoire et lui donner de l'authenticité. Ses descriptions de l'époque sont vivantes et pleines de charme. N ressent bien toute l'ambiguïté de cette période, mélange d'insouciance et de frayeur. Pour les parisiens, la guerre est finie et l'occupation allemande est un moindre mal. On rit, on sort le soir, on oublie la peur et on pactise avec l'ennemi d'hier. Quant aux résistants et aux juifs, ils subissent la répression la plus féroce de la part des forces de l'ordre françaises aux ordres de Berlin.
Oui mais voilà...le souci constant de coller aux faits rend la lecture parfois fastidieuse, trop de détails, de listes, de précisions et un style parfois proche du rapport de police.
Et puis, il y a son ''héros'', le triste sire Léon sadorski. Que dire ? Les pires défauts réunis en un seul homme. Flic corrompu et violent, antisémite et raciste, misogyne et libidineux, adultère et pédophile, l'homme est aussi lâche et égoïste, en un mot détestable. Impossible de s'identifier, inimaginable d'être empathique. Par contre, il n'est pas surprenant. Slocombe a eu beau forcer le trait, on a déjà croisé au détour d'un livre ou d'un film, ce genre de spécimen roublard et malhonnête qui collaborait volontiers avec les allemands et la police française en comptait plus d'un dans ses rangs.
Par ailleurs, l'enquête policière à proprement parler manque de rythme, noyée dans le flot d'informations sur les forces en présence à Paris à l'époque. On pourra au moins reconnaître à Sadorski d'être pugnace et d'avoir du flair. Il mène son enquête malgré les dangers et le veto allemand, ce qui d'ailleurs est en contradiction totale avec sa personnalité...
Un roman qui a priori avait tous les atouts pour être un coup de coeur mais qui finalement cumule trop de faiblesses et de lourdeurs. A tenter pour se faire sa propre opinion.
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Avec L'affaire Sadorski, Romain Slocombe se retrouve en course pour le Goncourt 2016.
Un roman noir que d'aucun place dans la catégorie Polar, ce qui, à sa lecture, ne me parait pas flagrant.
Par contre pour être noir, il l'est. Slocombe nous parle de cette période de notre sombre histoire, 1942, en pleine occupation, La police collabore. Chasse aux juifs, chasse aux communistes, aux terroristes et résistants de tous poils. Gestapo et police française, main dans la main. Arrestations, interrogatoires, tortures.
Léon Sadorski est un de ces policiers zélés qui agissent sans scrupule, intransigeant, sourd à la misère et la souffrance de ces concitoyens, prêt parfois à falsifier la vérité pour justifier ses décisions.
Un jour, la roue tourne, il se retrouve arrêté à son tour, emmené en Allemagne, emprisonné, interrogé. Une expérience éprouvante qui, pourtant, ne le transformera pas. Il revient et reprend ses fonctions avec la même conviction, la même haine et la même rage dans sa chasse à l'ennemi du nazisme.
Cet homme est un salaud, je n'ai pas peur des mots, de la pire espèce. Prêt à tout. Son amour des femmes, la sienne bien sûr, Yvette, mais celles qu'il croise dans ses enquêtes, prisonnières ou victimes, ou sa petite voisine de 15 ans dont il convoite la virginité, l'amène à commettre le pire.
Romain Slocombe est sans concession, son récit nous dépeint la réalité, d'une époque, d'un personnage comme il a dû en exister hélas. Il ne lui cherche pas d'excuses, pas de circonstances atténuantes, le récit n'en demande pas. C'est ce qui fait sa force. Plusieurs fois j'ai voulu abandonner cette lecture. Mais c'est la force de l'auteur de garder la tête froide, d'aller jusqu'au bout de son idée. S'il est des héros de roman qu'on rêverait d'être, il y en a qu'on n'aimerait surtout pas croiser, Mr Sadorski est de ceux-là….
Je mettrai bien un billet, sur ce livre, pour un prix cette année.
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Un roman policier estampillé roman historique par la presse, je tends l'oreille. de surcroît, très documenté, je bascule. Cette lecture sera mienne !
Guilleret ou acerbe, gentil ou décalé, il est des romans où le stylo de son commentaire glisse dès la dernière page lue.
Pour cet ouvrage, ma bille est restée collée tellement ça poisse, tant ça pègue. Chaque page suinte le mal à l'aise…
L'action se déroule en 1942 à Paris sous occupation allemande.
Une enquête pour meurtre est menée par un inspecteur principal adjoint nommé « Sadorski » et sur-très-bien-nommé « Sado ». Cet enfoiré est capable d'avoir une érection en voyant torturer une femme, voyez le genre !
En fait, l'intrigue policière n'est qu'une toile de fond servant l'auteur à dresser un tableau au vitriol de la vie quotidienne du Paris de la guerre, de l'humiliation, de la défaite.
C'est une gageure d'écrire qu'il devait être extrêmement difficile d'évoluer, de survivre dans cet environnement tellement anxiogène.
Les « Schleus » d'un côté avec les S.S.et la Gestapo, la milice française et leurs forces spéciales de l'autre traquent sans relâche juifs, communistes, gaullistes. C'est étouffant, suffocant même. Les scènes macabres de tortures s'enchaînent éclaboussant toute classe d'individus y compris les faux réfugiés russes, hongrois, polonais ou les hitlériens repentis.
Notre « héros-salop » aussi vil soit-il n'y échappera pas plus que certains de ses collègues. Un pour tous, tous pourris !
Tout ce petit monde est à la merci de la bignole corrompue ou du flic véreux.
Slocombe a bien « bossé » son Pétain illustré pour nous entraîner dans les milieux les plus abjects où se côtoient les brigades spéciales, les patrons d'entreprises commerçant aux crochets des nazis, les gens du spectacle ou de la petite bourgeoisie fourguant de la « coke » avec l'aide de prostituées mineures.
Ce roman n'est pas reposant et mérite l'encadré «attention, contenu cru » pour immoralité et apologie d'une salope. Excusez cette trivialité, mais ce livre attise la grossièreté. Je ne suis pas totalement conquis, mon sentiment est ambivalent, n'y voyez pas de pruderie mal placée, certaines pages « grattent » alors, on passe à la suivante en croyant y trouver un baume apaisant.
Bien, j'arrête là mes jérémiades car je ne voudrais pas divulguer certaines sources sensibles sous peine de dévoiler… Mais vous n'avez pas les moyens de me faire parler.
Laissons donc le dernier mot à Oscar Wilde : « Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit, c'est tout. »
Et là, il faut se rendre à l'évidence, Romain Slocombe a fait le job.

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Impossible de dégotter un enquêteur plus odieux et antipathique que Léon Sadorski : fieffé collabo, antisémite convaincu, opportuniste et pervers, il révulse et suscite un dégoût quasi viscéral. Il est inspecteur au " rayon juif " de la direction des Renseignements généraux en pleine Occupation. Et c'est la bonne idée de ce polar bien noir que d'avoir choisi de nous faire suivre un " héros " bien loin des stéréotypes habituels du genre.
Ce salopard tout sourire évolue entre Gestapo allemande et Gestapo française rue Lauriston, passe entre les mailles du filet après un passage musclé dans les geôles berlinoises, tout en enquêtant sur le meurtre et viol d'une jeune prostituée " à Boches ".
Si l'enquête policière est parfois un noyé sous le flux d'informations, c'est qu'en fait elle est un peu prétexte à décrire de façon très méticuleuse toute cette époque de l'Occupation et du pétainisme. Romain Slocombe possède un réel talent pour dépeindre les affres de cette période, sa complexité, ses ambiguïtés. On est littéralement plongé dans le quotidien des Français et des collabos, mais aussi des Juifs persécutés. La précision documentaire est étayée par les nombreuses recherches comme en témoignent la longue bibliographie de fin ainsi que les nombreuses sources d'archives mentionnées.
Les dernières pages sont un bijou de cynisme.
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