Citations sur Seul autour du monde sur un voilier de onze mètres (18)
J’ai souvent observé que les officiers trop sûrs d’eux-mêmes étaient ceux qui perdaient le plus souvent leurs bateaux, et des vies.
Plus je m’éloignais de la civilisation, moins j’entendais parler de ce qui était rentable ou pas
Je m’étais déjà aperçu que la solitude était une mauvaise chose, aussi trouvais-je compagnie dans tout ce qui m’entourait : parfois tout l’univers, et parfois mon insignifiante petite personne. Mais les livres étaient encore mes meilleurs amis.
Les jours passaient, heureux, partout où mon bateau naviguait
C’est par un temps pareil que l’on songe à la vieille prière des pêcheurs : « Souviens-toi, Seigneur, comme mon bateau est petit et comme la mer est grande ! »
Il fut un temps où, lorsque des navires se rencontraient en mer, ils réduisaient la voilure et faisaient un bout de causette, puis, au moment de se séparer, tiraient en l’air un coup de pistolet. Ces beaux jours ne sont plus. Les gens n’ont plus le temps de s’arrêter sur le vaste océan pour échanger des nouvelles, et, pour ce qui est de tirer, ils n’ont plus les moyens de s’acheter de la poudre. La poésie de la mer s’en va ; c’est une vie bien prosaïque quand on ne prend même plus le temps de se dire bonjour.
Je fus d’ailleurs parfaitement satisfait de mon cuisinier pendant tout le voyage, et lui-même n’eut jamais à se plaindre de moi. On n’avait jamais vu un équipage aussi unanimement d’accord.
J’étais donc destiné à naviguer dans la plus grande solitude, mais cela n’avait pas d’effets néfastes ; au contraire, les heures de méditation en mer faisaient croître en moi un sentiment de charité et de bienveillance