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Critique de Presence


Même si la numérotation laisse penser le contraire, il s'agit bien de la suite de la série "Superior Spider-Man" qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre la situation dans laquelle se retrouve Peter Parker. Ce tome contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2014, écrits par Dan Slott, dessinés par Humberto Ramos, encrés par Victor Olazaba, avec une mise en couleurs d'Edgar Delgado.

ATTENTION - Ce commentaire révèle des éléments clés de l'intrigue de la précédente série.

Ça y est : Peter Parker a retrouvé son corps, après qu'il ait été usurpé par un supercriminel. Il doit stopper les agissements d'un groupe de 4 supercriminelles (White Rabbit, Gypsy Moth, Hippo et Panda-Mania), et faire face au retour d'Electro qui a du mal à contrôler ses pouvoirs. Il a également la surprise de voir apparaître une nouvelle superhéroïne Silk, avec des pouvoirs proches des siens. Une grande révélation l'attend dans la mesure où ces épisodes sont placés sous le signe du crossover Original sin.

Le plus dur reste quand même de découvrir dans quel état son hôte indésirable a laissé sa vie. Peter Parker se retrouve à la tête d'une entreprise dans laquelle le père de J. Jonah Jameson a investi. Il se rend compte qu'il est devenu très intime avec Anna Maria Marconi. Par contre Black Cat (Felicia Hardy) semble lui en vouloir à mort. Il y a également la rupture avec les Avengers. Où est Mary Jane Watson dans tout ça ?

Contre les a priori de certains lecteurs, Dan Slott avait réussi une excellente histoire de Spider-Man en évinçant Peter Parker de son propre corps. Bien sûr cette même frange de lecteurs s'est plainte d'un retour à la normale, de la réinstallation d'un statu quo tiède et pépère, avec le retour de Peter Parker aux affaires. Pour les moins grincheux, le retour de Peter Parker était inéluctable et ils avaient largement anticipé les bouleversements auxquels il devrait faire face : de la présence d'Anna Maria Marconi, à l'agressivité de Black Cat.

Au travers de ces 6 épisodes, Dan Slott se montre assez habile pour déjouer les certitudes de ces 2 clans. Par exemple, Parker reste bien à la tête de son entreprise, ce qui repousse à plus tard tout retour au statu quo. Pour l'autre groupe de lecteur, Slott règle en 2 coups de cuillère la brouille avec les Avengers ; cette manière de résoudre cette opposition contourne également les attentes de ces lecteurs.

Slott doit encore composer avec le crossover du moment qui exige que, dans leur série, chaque scénariste sorte un secret bien caché du chapeau. Il n'hésite pas à sortir l'artillerie lourde, avec une révélation presqu'aussi grosse que celle contenue dans Spider-Man: Family Business (2013) de Mark Waid et James Robinson. Les puristes pourront râler devant ce deux ex machina, les autres avaleront la couleuvre avec une petite dose supplémentaire de suspension consentie d'incrédulité.

Une fois la pilule Silk avalée, le lecteur a le plaisir de constater que Slott a concocté un scénario bourré à craquer, avec un rythme vif et rapide. Il a également le plaisir de retrouver plusieurs personnages de la série "Superior Spider-Man", à commencer par Anna Maria Marconi (et ses délicieux cookies). Slott n'a rien perdu de sa maîtrise de leur personnalité, et c'est un vrai plaisir de retrouver ces personnages, de Sajani Jaffrey (et son exaspération pour son patron absent) à J. Jonah Jameson (toujours un peu caricatural dans sa haine inconditionnelle à l'encontre de Spider-Man), en passant par Pedro Olivera le pompier amoureux de MJ. Il se paye même le luxe d'introduire Francine, une groupie des supercriminels. Étonnamment Slott s'amuse également beaucoup avec la libido de Peter Parker (sans compter celle de Francine), avec un petit effet de décalage par rapport au reste du récit plutôt bon enfant.

Ces 6 épisodes sont dessinés par Humberto Ramos qui canalise un peu plus que d'habitude ses emprunts aux codes graphiques des mangas. Il subsiste quelques yeux plus grands que nature, et quelques muscles un peu anguleux. Si beaucoup de visages sont atteints de jeunisme, il fait l'effort de montrer des rides sur celui de J. Jonah Jameson. L'approche graphique de Ramos participe beaucoup à l'atmosphère bon enfant de ces aventures, les personnages étant régulièrement souriants. Ramos participe également à l'aspect sensuel du récit, mais pas côté Peter Parker. Évidemment Black Cat dispose de formes généreuses, à commencer par son tour de poitrine. Mais c'est plutôt avec White Rabbit qu'il se lâche un peu, en mettant en avant son postérieur.

Ramos insuffle un dynamisme impressionnant aux acrobaties de Spider-Man et de Silk, sans jamais donner l'impression de postures déjà vues. Il sait représenter l'énergie libérée par Electro, pour donner à la fois l'impression de danger, de puissance, et de manque de contrôle. Sa manière bien à lui de légèrement exagérer les expressions complimente la tonalité du scénario, en faisant apparaître la joie de vivre, l'entrain et la jeunesse des principaux personnages.

Ce tome comprend également 2 histoires courtes de 5 pages chacune, écrites par Slott et Christos Gage, assurant la continuité des situations d'une part d'Electro (dessins de Javier Rdriguez), d'autre part de Balck Cat (dessins de Guiseppe Camuncoli). Il comprend également les 10 couvertures variantes réalisées, entre autres, par Alex Ross, J. Scott Campbell, Skottie Young, Marcos Martin, Tim Sale, et Mike Deodato.

Alors que tous les lecteurs attendaient Dan Slott au tournant après "Superior Spider-Man", celui-ci réalise une histoire dense et rapide, s'appuyant sur les personnages et les changements de la vie Peter Parker, tout en évitant les résolutions évidentes et prévisibles. Il introduit une révélation énorme liée aux origines de Spider-Man (crossover "Original sin" oblige) pour laquelle le lecteur lui laissera le bénéfice du doute en attendant de savoir ce qu'il en fera. Humberto Ramos réalise des pages pleines de vie, qui expriment parfaitement le plaisir de Peter Parker d'être de retour parmi les vivants.
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