Citations sur L'équation de l'amour et du hasard (35)
Mais cre que personne ne lui avait dit, c'était que, quand une chose comme ça vous arrive, vous ne pouvez plus revenir en arrière. [...] Et, comme tous ces personnages de dessin animé, quand le sol s'était dérobé sous ses pieds, il avait continué à courir, suspendu dans les airs, pédalent dans le vide, en espèrant que, s'il continauait, peut-être qu'il n'allait pas tomber.
-Il y a différentes sortes de bonheurs. Certains n'ont pas besoin d'être vérifiés.
-Comme les levers de soleil?
- Parfaitement. Je ne suis pas assez bête pour ne pas savoir que c'est le bonheur assuré: il n'y a rien de triste dans un lever de soleil.
-Contrairement aux couchers de soleil.
-Je ne trouve pas qu'ils soient spécialement tristes non plus.
-Moi si.Ils annoncent la fin de quelque chose, et c'est toujours triste, une fin.
-Ils annoncent le début de la nuit. Ce n'est pas rien.
Les secrets ne les restent jamais longtemps
Je n'ai pas réussi à trouver le rocher dont tu me parlais, mais je crois que je suis quand même arrivé à bon port. Il n'y a pratiquement que moi et les mouettes, alors je devrais être facile à repérer. (Je suis celui qui n'a pas de plumes.)
Il restait encore quinze jours de tournage là-bas –, mais ça sentait quand même la fin. Et, comme toute fin, c’était un étrange mélange d’excitation et de nostalgie.
— Alors, ça veut dire que ta mère ne le prend pas trop mal ?
— Elle s’y fera. On s’y fera toutes les deux.
— Tant mieux, ça me rassure.
— Elle l’a moins mal pris que je ne le croyais. Tu m’aurais demandé ça hier, je me serais déjà vue bouclée dans ma chambre toute la soirée.
— Je serais venu te délivrer, lui affirma-t-il, chassant cette improbable image d’une pichenette. Je n’ai peut-être pas de beau destrier blanc, mais je possède un cochon d’une taille tout à fait respectable.
— Super romantique !
— Ça ne va rien arranger, hein ? lui demanda-t-elle alors.
Il tourna les yeux vers elle.
— … Qu’on ait pris le bateau, j’entends.
— C’est possible, reconnut-il, avec un haussement d’épaules fataliste. Mais bon, ce n’est pas comme si on passait de la drogue ou un truc dans le genre.
Elle lui jeta un coup d’œil en coin.
— Est-ce que ça compte, le chocolat ?
— Non. Je suis quasi sûr que c’est légal.
— Ouf ! soupira-t-elle en sortant de son sac à dos un paquet de bonbons pour le lui balancer.
— Je n’ai pas mon portable, t’as oublié ? lui rappela-t-il. Tu me prêtes le tien ?
Ellie l’avait posé devant elle, sur le tableau de bord. Elle le fit glisser vers lui d’une pichenette. Il chercha l’appli et attendit de se faire géolocaliser, observant le lent ballet des pixels en train de se positionner sur l’écran. Les cheveux ébouriffés par le vent, il plissa les yeux pour mieux voir le clocher qui se dressait derrière les arbres bordant la côte, l’idée de s’installer ici s’ancrant de plus en plus fermement dans son esprit.
Il s’apprêtait à la partager avec Ellie, quand ils croisèrent le sillage d’un autre bateau, leur propre embarcation bondissant comme un galet qui ricoche à la surface de l’eau. Le téléphone lui échappa des mains pour pirouetter dans l’espace au ralenti, avant de plonger dans les flots sans un bruit. Il y avait trop de tourbillons d’écume pour apercevoir la moindre ride sur l’eau et, en une seconde, ils l’avaient dépassé. Le petit rectangle de métal devait déjà avoir touché le fond.
— Euh… lâcha-t-il, sans se retourner.
— Quoi ? demanda-t-elle dans son dos.
— Ton portable…
— Non, ne me dis rien.
— J’ai bien peur qu’il ne nage avec les poissons, lui avoua-t-il, en revenant vers elle avec ce qu’il espérait être un air suffisamment contrit. Je suis vraiment désolé. Il a glissé.
Elle émit un grognement inintelligible.
Le téléphone lui échappa des mains pour pirouetter dans l'espace au ralenti, avant de plonger dans les flots sans un bruit. Il y avait trop de tourbillons d'écume pour apercevoir la moindre ride sur l'eau et, en une seconde, ils l'avaient déjà dépassé. Le petit rectangle de métal devait déjà avoir touché le fond.
- Euh... lâcha-t-il, sans se retourner.
- Quoi ? demanda-t-elle dans son dos.
- Ton portable...
- Non, ne me dis rien.
- J'ai bien peur qu'il ne nage avec les poissons, lui-avoua-t-il, en revenant vers elle avec ce qu'il espérait être un air suffisamment contrit. Je suis vraiment désolé. Il a glissé.
Même si c’était un peu bizarre qu’elle ne connaisse toujours pas son nom, quelque chose l’empêchait de le lui demander. Ces deux petits mots auraient inévitablement provoqué tout un tas de réactions en chaîne : d’abord Google, puis Facebook, puis Twitter… toutes ces tortueuses galeries souterraines creusant leur bonhomme de chemin à travers le Net, jusqu’à ce que, pressée comme un citron, l’histoire ait à jamais perdu sa dernière goutte de mystère.