Night World, tome 1 : Le secret du vampire

-Tu n'as vraiment rien compris ! Elle aurait pu s'attaquer à toi dix fois, pourtant elle ne l'a pas fait, alors qu'elle croyait mourir. Tu ne sais pas à quel point on peut suffoquer quand on a faim, tu as les cellules qui se dessèchent littéralement par manque d'oxygène, parce que ton sang ne leur en apporte plus. C'est la pire douleur qui existe. Pourtant ta sœur ne s'en est pas pris à toi dans l'espoir de la faire cesser."

"Au fond, la vie valait la peine d'être vécue, sous toutes ses formes. Et Poppy avait choisi celle-là.
pourtant, elle avait changé et seul le temps dirait à quel point."

"De toute façon, je ne vais pas mourir. La médecine n'est pas une science exacte."

"On n'aime pas une fille pour sa beauté mais parce qu'elle chante une chanson qu'on est le seul à comprendre..."

Pas besoin de télépathie pour percevoir son dégoût. Il avait jeté un coup d'œil à sa bouche avant de se détourner vivement. Elle avait dû garder une goutte au coin des lèvres, comme si elle s'était gavée de mûres.

Une sensation de brûlure la crispa. Elle s'attendait au pire mais cela ne se passa pas ainsi.

En fait, ce fut plutôt agréable. Une impression d'abandon, de libération.

Et cette proximité. Tous deux se rapprochaient sans cesse, telles deux gouttes d'eau sur le point de fusionner.

Elle percevait l'esprit de James, ses pensées, ses émotions. Tendresse...vigilance...affection. Une rage froide contre la maladie qui la menaçait. Le désespoir de ne trouver aucune autre solution pour l'aider. Et ce désir de tout partager avec elle, de la rendre heureuse.

Tu as déjà vu un cadavre vieux de trois semaines, Phil?

Parce c'est ce qui l'attend bientôt si je n'interviens pas.

Ils allaient pouvoir de nouveau réunir leurs esprits. Chaque fois qu'ils le désireraient. Elle imaginait déjà ce que ce serait que de se perdre dans celui de James, de le sentir lui abandonner ses idées. Fusionner comme deux goutes d'eau. Ensemble, d'une manière qui demeurerait à jamais étrangère aux humains.

Je sais, tu penses que c'est un rêve, maman. C'est vrai que tu ne crois pas aux esprits. Mais je voulais te dire que je vais bien que je suis heureuse et que même si tu ne comprend pas, il faut essayer au moins de croire. Rien que pour cette fois. Crois en ce que tu ne peux pas voir.

Elle marqua une pause avant d’ajouter: Je t'aime, maman. Et je t'aimerai toujours.

Comme il se penchait vers elle, elle s'efforça de ne pas rester bouche bée.

Cependant, la métamorphose qui s'opérait devant elle avait de quoi la laisser sans voix. Le James au teint blême qu'elle connaissait se transformait en un être qu'elle n'avait jamais vu, un être qui n'avait plus rien d'humain.

Ces prunelles brillantes, son expression évoquait un prédateur sauvage. Pourtant, Poppy le remarqua à peine car elle ne voyait que ses dents.

Pas des dents. Des crocs. Des canines de félin, longues et incurvées, qui se terminaient en pointe effilée.

Rien à voir avec ces gadgets vendus au rayon farces et attrapes. Elles paraissaient puissantes, aiguisées et parfaitement réelles.