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Citations sur N'écrire pour personne (12)

Rien n'est plus beau que l'amour. L'agacement ne l'est sûrement pas plus. (p. 11)
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La dérivation

"L'homme doit pouvoir se plaindre de l'existence. Tout art est une plainte envers la vie, l'art est un canal de dérivation." (p. 17)
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Je déteste les Amstellodamois, ces grands parleurs inintelligibles et pittoresques qui se prennent pour les plus grandes stars du pays. (p. 16)
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Le Balsa
Un clochard, cheveux gris, barbe grise, joues creuses, s'est approché de moi dans le Westerpark. Il était jovial et volubile. Il m'a dit que je pourrais gagner 100 euros si je savais lui expliquer l'origine de cette bille de bois, boueuse et imposante, à moitié carbonisée. Je lui ai dit que c'était du balsa, un bois du Brésil, plus précisément de l'île de Verdin, à l'embouchure de de l'Orénoque, où vivent les Yucateco. Je lui expliqué comment cette peuplade indienne travaillait ce bois. Cette bille de bois avait été probablement été charriée par le Gulf Stream jusqu'aux côtés des îles Lofoten. Il ignorait que le Gulf Stream n'entrait en contact avec l'Europe qu'à cet endroit précis. "Un marin l'a peut-être reportée jusqu'à Amsterdam" ai-je dit, mais sa femme n'en a pas voulu, et ce bout de bois a atterri ici, dans le Westerpark." Le clochard m'a regardé, incrédule, et a dit : "Quoi qu'il en soit, vous avez mérité vos 100 euros."
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George Neutra (4)
(...)
Au même moment, par le plus grand des hasards, la petite amie de George Neutra a lu à son père un passage du grand livre de la culture, ils étaient dans une gargote donnant sur la plage : "Antheil, qui accéda à la célébrité comme pianiste virtuose, a dit que "les doigts d'un pianiste sont à la fois ses munitions et ses mitrailleuses" et qu'ils doivent être "trempés dans l'acier". Il appréciait que ses compositions telles que le Ballet mécanique provoquent une hostilité, et il portait une arme à feu sur lui pendant ses représentations. Un revolver de calibre .32, qu'il gardait bien au chaud sous l'aisselle, dans un étui de cuir. Il a raconté qu'un jour, à Budapest, le public était plus bruyant que d'habitude. Il avait sorti son arme et l'avait posée sans rien dire sur le piano. Un silence de cathédrale avait suivi. Avant, au Far West, il arrivait souvent qu'un pianiste soit abattu par des spectateurs insatisfait. Anthiel a été le premier pianiste à vouloir inverser les rôles." L'anecdote a beaucoup amusé le père et la fille.
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Un monde d'anciennes formes littéraires se brise sur la surface de notre vie industrielle. Je suis le témoin d'une tragédie toute convenue. (p. 11-12)
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La photo
(...)
En 1983, mon fils aîné m'a offert Mon dernier soupir de Luis Buñuel. Je le lis régulièrement depuis qu'on m'en a fait cadeau. La plupart des livres - bons ou mauvais - sont écrits dans une langue diluée, nécessaire pour pouvoir les lire. Mais ce livre de Buñuel est une broussaille épaisse, on s'y pique et s'y sent vivre. (N.B. : Avec l'âge, limitez-vous aux dix meilleurs livres de votre vie. Relisez-les et oubliez le reste. Inutile de chercher constamment la nouveauté, cela vous empêche d'aller au coeur des choses.)
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Quand Pieter Merkxs est arrivé à l'age légal de la retraite( soixante-cinq ans) il a tout vendu et a pris le large en Méditerranée sur son voilier.
Je lui ai écrit des lettres que des bureaux de poste en crépi blanc sur des iles grecques et des ports turcs conservaient dans des boites à biscuits.
Plus tard--tempus fugit irreparabile,le temps s'enfuit,inexorable-- je suis passé à l'e-mail.
Un jour,j'ai trouvé un texte qui parlait de lui,il a demandé si je pouvais le lui envoyer en Turquie.
Cela a pris un certain temps,car j'avais égaré son adresse et n’avais pas osé le lui dire.
Dans l'intervalle,son bateau avait été hissé sur la terre ferme,il le nettoyait pendant la journée- la nuit,il allait simplement dormir dans la cabine,après être monté à l’échelle à cote du monocoque.
Un matin,il a entendu frapper,sur la quille.C'était la responsable du chantier,le pli était arrivé.
Pieter lui a expliqué en turc qu'on avait écrit un article sur lui.
La femme a dit : "Allah est grand."
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Quand j'étais jeune,j'allais faire de la voile sur les lacs de Hollande-Méridionale,mais je me demandais toujours pourquoi je le faisais.J'avais le pressentiment que faire de la voile n'avait aucun sens--vous n'allez nulle part.
Je ne pouvais pas continuer à me mouvoir ainsi dans un monde fait simplement d'allers-retours.
J'avais besoin d'une destination à atteindre.
Maintenant que je suis âgé,je fais de la voile sur le lac Ketelmeer et plus rien ne me dérange( en dehors du fait que la vie est chère)
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L'incendie
Nous sommes en décembre et j'ai été trompé. Je n'arrive pas à me faire à cette idée. Peut-être ai-je été trompé trop souvent. Pas par quelqu'un, mais par le monde lui-même. En 1942, premièrement, quand ma mère m'a dit que la viande que nous mangions (un délice) venait d'animaux vivants, des animaux que je contemplais le jour même, paisibles, près du canal Boerenwetering. Sur le moment, j'ai voulu me couper un morceau de cuisse et le dévorer, mais je ne l'ai pas fait. Je me suis couché par terre et je me suis mis à pleurer. C'est probablement à ce moment-là que tout a commencé. Je n'arrive pas à accepter que me monde n'est pas ce qu'il est, que ce pauvre enfant sud-américain aux multiples problèmes cardiaques qui est sur tous les écrans est une pure invention et que ma compassion ne m'honore pas, mais qu'au contraire elle me dessert.
Je lis cinq livre en même temps, alors que mon cerveau est à peine équipé pour un lire un. Je reçois une lettre de ma fille de Toronto (Canada). Elle me dit que Camus écrit sur les malheurs du monde comme quelqu'un qui sort de table, rassasié. Il voit les choses comme elles sont, mais elles ne le touchent pas. Ma fille préfère Bukowski, qui pense qu'on doit hurler quand on est au milieu de l'incendie. Cinq livres sont à côté de mon lit, par terre, empilés. Je les lis selon mes envies, le plus souvent à 5 heures du matin, quand le sommeil m'a fui. Vincent Icke - La Femme écureuil / Catherine Millet - La Vie sexuelle de Catherine M. / Jonathan Franzen - Les Corrections /Pouchkine - Oeuvres en prose / Peter Conrad - La Métamorphose du monde. (N.B. : Le coeur de la société humaine change peu, mais quelques variations sont perceptibles dans ses vertiges.)
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